La « communauté » défend le bien commun

De longs cheveux gris, une barbe fournie, des lunettes... Richard Stallman, le père du logiciel libre, correspond bien à la caricature du «?geek?», ce passionné d'informatique qui ne voit jamais la lumière du jour, tapi derrière son écran. Ce mathématicien et informaticien américain a créé en 1985 la Free Software Fondation (FSF), afin de promouvoir le logiciel libre, dont le code source est en libre accès. Organisation à but non lucratif, la FSF a pour credo la liberté. Liberté d'utiliser un logiciel, liberté d'étudier son fonctionnement, liberté de l'améliorer, liberté d'en distribuer des copies.ScissionLa FSF -qui compte des milliers d'adhérents dans le monde- a fait des émules, ce qui a donné naissance à une véritable communauté du logiciel libre, composée de chercheurs, d'enseignants, d'étudiants, tous férus d'informatique et animés par la volonté de faire évoluer, d'améliorer -bénévolement- les logiciels libres. En 1998, la communauté s'est scindée en deux, avec, d'un côté, le mouvement du logiciel libre, et, de l'autre, le mouvement open source, les premiers estimant que les seconds ont une approche un peu trop commerciale, et pas assez sociale.Mais ces deux mouvements ont en commun de veiller farouchement au respect de la philosophie de partage du logiciel libre. Le géant informatique américain Dell s'est ainsi attiré les foudres de cette «?communauté?» en août, deux mois après le lancement de sa tablette tactile Streak, qui fonctionne sous Android, le système d'exploitation libre de Google. Dell a utilisé Android comme base mais lui a ajouté des spécificités pour l'adapter à sa tablette. Là où le bât blesse, c'est que le groupe n'a pas averti la communauté de ce «?perfectionnement?» d'Android, contrevenant ainsi aux règles de partage de toute évolution apportée à un logiciel libre.Rappelé à l'ordre, Dell s'est empressé de fournir sur son site Internet le code source du système Android «?customisé?» pour le Streak. Faute de quoi le groupe se serait exposé à des poursuites judiciaires de la part de la communauté du logiciel libre. Laquelle n'est pas le joyeux et inoffensif rassemblement de babas-cools auquel on pourrait songer, loin s'en faut. C.L.
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