Le golfe Persique lance une OPA sur le sport

omnisportsC'est le Disneyland de la formule 1. Une oasis qui sent les pétrodollars et où les artistes de la monoplace vont user ce week-end leurs derniers trains de pneus. Le circuit de Yas Marina, à Abu Dhabi aux Émirats arabes unis, est le nouveau paradis de la F1, qui a déjà fait halte à Bahreïn en début d'année. Yas Marina, c'est une preuve supplémentaire de l'OPA lancée par le golfe Persique sur le monde du sport. Une OPA qui a les moyens de ses ambitions. Avec 9 % des réserves mondiales de brut, Abu Dhabi a de quoi voir venir?Ce week-end, pour la dernière course de la saison, les pilotes de F1 vont découvrir le tout nouveau circuit de Yas Marina, ce grand Luna Park avec hôtels de luxe, centres commerciaux gigantesques et circuit high-tech, qui a coûté plus de 40 milliards de dollars. Pour mener à bien leurs projets pharaoniques, les Émiriens ont fait venir les meilleurs spécialistes mondiaux à grands coups de pétrodollars. Le circuit de F1 a été dessiné par la référence en la matière, l'Allemand Hermann Tilke. Jusqu'à 5.500 ouvriers ont travaillé en même temps à sa construction. Un parterre de stars ? Brad Pitt, George Clooney ou Bill Clinton sont attendus ? va se presser pour cette grande première où l'on sera à guichet fermé.Tennis, golf, F1, football avec la Coupe du monde des clubs, tout le monde succombe à la tentation du Golfe. En attendant peut-être la Coupe du monde 2022 au Qatar. Même les arts martiaux sont dragués : les 20 et 21 novembre prochains, Abu Dhabi va accueillir son premier tournoi de judo avec beaucoup de dollars pour les vainqueurs. Comme l'explique Vladimir Barta, directeur sportif de la Fédération internationale de judo, Abu Dhabi a fait une offre que l'instance ? comme aurait dit Don Vito dans « le Parrain » de Francis Ford Coppola ? ne pouvait pas refuser : « Les Émiriens veulent promouvoir leur pays à travers différents événements sportifs. Et pour le tournoi, ils ont offert d'excellentes conditions financières. » Il n'en dira pas plus?Dubaï, Abu Dhabi et les autres veulent se servir du sport comme d'une vitrine pour leurs pays afin de booster le tourisme et les investissements étrangers. Alors pour distraire l'autochtone et le touriste de passage, on l'occupe? quitte à rapidement le lasser.chère climatisationMercredi, aux Masters féminin de Doha, au Qatar, le spectateur aurait pu entendre couler les larmes de Dinara Safina, qui a déclaré forfait à cause de son dos en compote, tellement les tribunes qatariennes étaient désertes. Le repas conviant les huit meilleures joueuses de la planète n'a pas, lui non plus, attiré les foules. L'effet de nouveauté a une durée de vie extrêmement courte et il faut dire que les températures de la journée n'incitent pas à quitter sa chère climatisation?Cependant, les rois du pétrole ne peuvent rien face à la crise. Leur portefeuille aussi en prend un coup. Ainsi, la Race to Dubai, le grand raout de fin d'année du circuit européen de golf et le Dubaï World Championship ont subi un régime minceur. Les primes de 10 millions de dollars aux deux vainqueurs ont fondu de 25 %. Même dans le désert, la crise n'est pas un mirage. n
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