Le Japon remet les femmes au travail

Au boulot ! Les Japonaises seront amenées à renfiler leur bleu de travail. C\'est l\'alternative que le Japon a trouvée alors que le FMI et nombre d\'experts poussent le pays à choisir la solution de l\'immigration, comme en Europe, afin de panser ses rhumatismes et ses dettes. Objectif : trouver un remède rapide au vieillissement de sa population, à la réduction de sa main-d\'œuvre, et à la menace qui pèse sur son système de protection sociale dont le coût explose quand les recettes fiscales diminuent.Augmenter le PIB de 15%\"Plus de Japonaises au travail pourrait sortir le Japon de l\'ornière économique dans lequel il se trouve actuellement\", expliquait elle aussi la patronne du FMI en octobre dernier. Une solution qui confirme l\'analyse de Goldman Sachs qui estimant dans un rapport en 2010 que le PIB japonais pourrait bondir de 15% si le taux d\'activité des femmes était aussi élevé que celui des hommes.7 Nippones sur 10 quittent le marché du travail après leur 1er enfantUne situation pour l\'instant à des années lumières de la réalité. En effet, d\'après cette analyse, même avec un niveau de qualification élevé, 70% des femmes quittent leur emploi dès qu\'elles ont un enfant car le système ne fait rien pour les inciter à poursuivre leur carrière. En matière de place des femmes dans le monde du travail, le Japon occupe d\'ailleurs une très médiocre 101ème place sur 135 pays dans le classement 2012 du Forum Economique Mondial (WEF). Il fait moins bien que l\'Azerbaidjan (99ème) et la Chine (69ème).\"Une stratégie de croissance\"\"La question de l\'égalité des sexes est totalement ignorée ici\", affirme Kaori Sasaki, présidente de la firme de consultants Ewoman. Selon des chiffres officiels, les femmes ne représentent ainsi que 1,2% des dirigeants des quelque 3.600 entreprises étudiées. \"Ce n\'est même plus une question de droits, mais de gestion et de stratégie de croissance\", poursuit Kaori Sasaki, pour répondre par anticipation au reproche éventuel de féminisme outrancier.Pour Masahiro Yamada, un professeur spécialiste de sociologie familiale à l\'Université Chuo de Tokyo, le Japon ne devrait même plus discuter de cette sempiternelle question de la parité : le pays a impérieusement besoin de plus de femmes actives pour survivre. Et d\'expliquer le \"cycle vertueux\" : davantage de femmes au travail, c\'est plus de femmes avec des revenus, donc plus de femmes qui peuvent démarrer une famille. Et peut-être à la clé plus de bébés.60% des Japonaises pensent que leur place est au travailL\'enjeu est de taille car d\'après une étude officielle publiée fin janvier, le Japon va perdre 32,3% de sa population actuelle d\'ici à 2060 : 86,74 millions d\'habitants contre environ 128 actuellement.Restent cependant les freins sociaux qui font que beaucoup de mères sont peu enclines à travailler. Car si 60% d\'entre elles considèraient que leur place était au travail en 2009, près de la moitié des hommes les voient à la maison auprès des enfants. Et assez étonnamment, ces derniers trouvent un soutien croissant auprès de la jeune génération. La partie n\'est pas gagnée.
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