Un salaire médian dans le CAC 40

Tout est affaire de perspective. La rémunération demandée par Henri Proglio peut susciter un certain émoi chez quelques-uns de ses confrères et cons?urs du secteur public, auquel il appartient désormais, mais ses homologues du privé resteront de marbre. Quelle que soit la référence choisie, les 1,6 à 2 millions d'euros demandés par Henri Proglio pour diriger l'opérateur énergétique national paraissent raisonnables.Par rapport aux énergéticiens d'abord. Gérard Mestrallet, le PDG de GDF Suez, a gagné en 2008, nettement plus que ce que demande Henri Proglio, sans compter les 9.000 actions gratuites qui lui ont été attribuées. Quant au PDG du groupe allemand E.ON, Wulf Bernotat, il a reçu en 2008 3,8 millions d'euros en cash. Et en incluant la valorisation des options reçues cette année-là, sa rémunération totale a même dépassé les? 5 millions d'euros. Qu'est-ce qui peut ainsi justifier une telle différence??décisions politiquesOn se doit, ensuite, de comparer la rémunération demandée par Henri Proglio à celle des présidents des groupes français cotés au CAC 40, compte tenu de l'envergure du groupe EDF et de l'ampleur des responsabilités de son président ensuite. Or, que voit-on?? Si l'on retient les rémunérations perçues en 2008, Henri Proglio se situerait entre la 17e et la 24e rémunération, avant stock-options, des patrons français. Il serait à peut près à la médiane du CAC 40. Si l'on écarte les banques, en raison du caractère très exceptionnel de l'année 2008 pour la profession, sont distancés Jean-Cyril Spinetta chez Air France (1,54 million), Pierre-André de Chalendar chez Saint-Gobain (1,28 million en 2008), François-Henri Pinault, PDG du groupe PPR (1,17 million), mais qui est aussi actionnaire du groupe, Guillaume Poitrinal chez Unibail (1,14 million) et Xavier Fontanet chez Essilor (1,2 million). En revanche, un Franck Riboud, qui n'a cessé de sortir le groupe Danone des marchés concurrentiels, gagne 4,3 millions, entre deux et trois fois ce que va gagner Henri Proglio?Il est vrai que les résultats d'EDF dépendent d'abord des prix administrés de l'électricité, et donc de décisions politiques. Mais la difficulté à préparer le groupe aux nouvelles contraintes énergétiques et environnementales suggère que la frontière public-privé n'est plus pertinente. C'est bien une responsabilité à part entière qui attend Henri Proglio. Et à ce titre, sa rémunération n'a rien d'indécent. Valérie SEGOND
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