De nombreuses villes américaines sont menacées de faillite

Rick Snyder, le nouveau gouverneur (républicain) du Michigan, pourrait prendre, une fois intronisé dans quelques jours, une décision choc : celle d'accepter, si on le lui demande, la mise en faillite de la petite ville d'Hamtramck, près de Detroit. Il donnerait ainsi de facto un feu vert à des dizaines d'autres localités en détresse. En se déclarant elles aussi incapables d'honorer leurs obligations, ces villes perturberaient l'immense marché des « munibonds ». L'encours de ces bons émis par les autorités locales s'élève à 2.800 milliards de dollars (dont 2.260 milliards d'obligations à long terme). Une situation dramatiquePour l'heure, cependant, les avis divergent sur l'autorité d'un gouverneur à accepter la faillite d'une ville dans son État. Mais une chose est sûre : la situation de nombreuses communes américaines, de même que de certains États, est dramatique. Dans le cas d'Hamtramck, les difficultés viennent d'un différend avec la municipalité voisine de Detroit, la deuxième estimant avoir reversé trop d'impôts fonciers à la première ? impôts acquittés par une usine automobile à cheval sur les deux communes. Pour la plupart des villes et des États, c'est la crise qui est à l'origine de leurs malheurs. Elle a induit une baisse des revenus et une augmentation des dépenses. États et municipalités, qui collectent les uns des impôts sur les revenus, les autres des taxes foncières ou sur les ventes de produits de consommation, tout en bénéficiant de transferts fédéraux, ont vu ces rentrées fondre comme neige au soleil avec la crise, le chômage et les déficits budgétaires. Pour le Center on Budget and Policy Priorities, un institut de recherche, les revenus des entités locales sont actuellement inférieurs de 12 % à ceux engrangés avant la crise. Quant aux dépenses, elles n'ont cessé d'augmenter, en particulier pour les pensions versées aux anciens fonctionnaires locaux. Pis, les fonds placés en Bourse et censés assurer ces retraites ont perdu de leur valeur.Selon certaines estimations parues dans la presse américaine, les municipalités auraient dépensé ces derniers mois quelque 500 milliards de dollars de plus qu'elles n'ont collectés. Et il leur manquerait pas moins de 1.000 milliards de dollars pour honorer le contrat passé avec les syndicats de fonctionnaires en matière de pensions. Certaines localités font donc valoir qu'une faillite permettrait de renégocier de tels contrats. Pour l'heure, au lieu de verser une moyenne de 3.000 dollars par mois à ses retraités, la ville de Prichard, en Alabama, réfléchit à un montant de... 200 dollars. D'autres mairies rognent sur tout : postes de professeurs, pompiers, policiers, pour faire des économies. L'un des gourous de Wall Street, Meredith Whitney, estime qu'une centaine de villes pourraient se déclarer en faillite en 2011.
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