L'Espagne sur le point de passer un grand pacte social

Le marché du travail espagnol ne parvient pas à redresser la tête. Au quatrième trimestre, le taux de chômage s'est élevé à 20,33 %, avec près de 4,7 millions de chômeurs, un record sans précédent. La fin des emplois saisonniers est en partie responsable de cette hausse après le troisième trimestre qui avait enregistré un léger mieux. Les économistes estiment que, pour qu'il y ait création nette d'emplois, une croissance de 2 % est nécessaire, niveau qui ne sera atteint qu'en 2012 selon le gouvernement. Malgré la fin de la récession en 2010, la sortie de crise n'est pas acquise. Pourtant, vendredi, le gouvernement socialiste ne pouvait cacher sa satisfaction : le ministère du Travail a confirmé que gouvernement, syndicats et patronat avaient scellé un « accord de principe sur la réforme des retraites, certaines politiques actives de l'emploi et les critères de base pour la réforme de la négociation collective ». Cette annonce démontre que le pays est sur la voie d'un pacte social global. Le vice-Premier ministre, Alfredo Pérez Rubalcaba a affirmé que des discussions sur la politique énergétique, industrielle et l'innovation seront entamées prochainement. Syndicats et patronat devront approuver ces accords en interne.posture inconfortableDans l'immédiat, le Conseil des ministres a pu approuver l'épineux projet de réforme des retraites avec le soutien des syndicats et du patronat. Le texte présenté par le gouvernement avalise le recul de l'âge du départ à la retraite de 65 à 67 ans après 37 ans de cotisation. Ces changements se mettront en place progressivement. Parmi les concessions aux syndicats figure la possibilité de partir en retraite à 65 ans après 38,5 ans de cotisation.La perspective d'un pacte social imminent, que gouvernement et syndicats cherchent à étendre aux partis politiques, met le Parti populaire, principale formation d'opposition, dans une posture inconfortable. Alors que les élections municipales de mai approchent et qu'il ne reste qu'un an avant les législatives, il lui sera difficile de ne pas se joindre à l'accord, grande victoire du gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero. Gaëlle Lucas, à Madrid
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