Les banques révisent à la baisse leurs ambitions de croissance

Dans les semaines qui viennent, trois opérations devraient être annoncées dans le monde de la finance européenne : la cession de tout ou partie de Pioneer, l'activité de gestion d'actifs d'Unicredit (valorisée entre 3 et 3,5 milliards d'euros), celle de Polbank, filiale polonaise du groupe grec EFG Eurobank (900 millions) et la vente de la banque privée de Deutsche Bank, BHF (450 millions). Ces transactions, bien que significatives, ne sont pourtant pas de nature à bouleverser la hiérarchie bancaire du Vieux Continent. Le vaste mouvement de consolidation du secteur financier, longtemps annoncé au début de la crise, se fait toujours attendre. En 2010, aucun rapprochement majeur, à l'image de celui observé entre BNP Paribas et Fortis en 2009, n'a eu lieu en Europe. La plus importante opération a été signée par Deutsche Bank, qui a acquis la majorité du capital de Postbank en novembre pour une valorisation de 6,4 milliards d'euros (voir l'illustration). Et l'année 2011 s'annonce sous les mêmes auspices. « Il n'y aura certainement pas de grandes manoeuvres en Europe. Les acquisitions seront très ciblées, sur des métiers ou des pays, estime un banquier d'affaires français. Les banques font preuve d'une grande prudence et veulent éviter toute décision susceptible d'inquiéter leurs investisseurs. » En effet, depuis l'été dernier et la publication des nouvelles normes réglementaires (Bâle III), les groupes bancaires cherchent avant tout à démontrer aux marchés qu'ils sont, ou seront à brève échéance, capables de répondre aux nouvelles exigences de fonds propres. D'autant que, « malgré les précisions apportées il y a six mois, des incertitudes subsistent sur certaines règles et leur impact sur les bilans », ajoute Steven Gould, analyste chez Raymond James. Par conséquent, la moindre dépense est soigneusement pesée. Et s'accompagne, passé un certain seuil, d'une augmentation de capital. « Une belle histoire »La banque espagnole BBVA, lors de l'entrée au capital de la turque Garanti en novembre, et Deutsche Bank, avec Postbank, ont ainsi fait appel aux marchés pour financer leur acquisition. Une manière pour elles, aussi, de « renforcer leur solvabilité au passage en présentant une belle histoire aux investisseurs », juge un spécialiste.Aujourd'hui, les actifs officiellement en vente en Europe ne sont pas légion. « L'environnement a beaucoup changé en un an. Il n'y a plus de grands groupes bancaires aux abois, forcés de vendre dans l'urgence », explique Steven Gould. En effet, le démantèlement de certaines banques au Benelux et en Grande-Bretagne, exigé par Bruxelles, est aujourd'hui proche d'être achevé.
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