à Davos, les banquiers militent contre la régulation

Après avoir fait profil bas pendant les années de crise, les banquiers n'hésitent plus à défendre haut et fort leurs positions... et leurs intérêts. L'heure n'est plus à la repentance : cette année à Davos, les patrons des plus grandes banques mondiales ont clairement milité contre une régulation bancaire qu'ils jugent excessive. Dénonçant les amalgames faits au nom du « banker bashing » (le fait de taper sur les banquiers), James Dimon, président et directeur général de la banque d'investissement JP Morgan, s'est ainsi frontalement opposé à Nicolas Sarkozy en milieu de semaine. « Le refrain consistant à parler ?des banquiers, des banquiers, des banquiers?, est improductif et injuste », a-t-il déclaré. Début janvier, le patron de Barclays, Bob Diamond, avait déjà déclaré qu'il était temps pour les banques d'arrêter de s'excuser. Autre offensive remarquée, celle du numéro 2 de Goldman Sachs, Gary Cohn. Pour lui, un excès de régulation du secteur bancaire risque d'entraîner un déplacement des activités les plus risquées vers les fonds alternatifs, moins régulés. Vikram Pandit, président de Citigroup a, lui, brandi la menace d'une « finance de l'ombre » en plein développement ». Les patrons de hedge funds n'ont pas apprécié la charge. Ils ont rappelé qu'ils étaient également dans la ligne de mire des régulateurs en Europe, avec la directive AIFM, ou aux États-Unis. « La dernière crise financière a été causée par des institutions qui ne savaient pas gérer le risque et qui utilisaient un effet de levier excessif », a remarqué le porte-parole de la Managed Funds Association. Compromettre la reprisePeter Sands, le patron de Standard Chartered, a mis en garde contre les dangers de règles « non adaptées » risquant selon eux de compromettre la reprise économique. L'industrie s'inquiète notamment de la publication en 2011 d'une liste d'établissements systémiques qui pourraient se voir imposer des règles prudentielles plus strictes. L'argument, bien rodé, a toutefois été balayé par le directeur général de la Banque des règlements internationaux Jaime Caruana. Pour lui, les banques ont obtenu suffisamment de temps pour mettre en oeuvre les nouvelles règles de Bâle III. S. R.
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