Un positionnement particulièrement habile

« Enfin ! » C'est par ce mot que Patrick Werner a ouvert la présentation de la nouvelle offre de crédit à la consommation de La Banque Postale ce mardi. Le président du directoire de La Banque Postale n'a pas besoin d'en dire beaucoup plus. Chacun sait qu'il attend depuis longtemps le moment où la banque pourra « se battre à arme égale avec ses concurrentes sur la clientèle des particuliers ». Le crédit conso en avril et plus tard dans l'année, l'assurance-dommage, devraient bientôt le lui permettre.Le chemin parcouru est considérable. En effet, ce n'est qu'à la fin de l'année 2005 que la filiale de La Poste a obtenu le statut de banque. Le positionnement de l'offre de crédit à la consommation - pour l'instant, il s'agit uniquement de crédit renouvelable - de La Banque Postale est particulièrement habile. Prenant acte du ralentissement de la distribution de ce type de crédit, de la mauvaise réputation du « revolving », des inquiétudes autour de la montée du surendettement et de l'évolution du cadre réglementaire - le projet de loi « Lagarde » sur la réforme du crédit conso devrait être voté le 1er avril -, la banque a d'emblée choisi le créneau du « crédit responsable ». La filiale de La Poste - service public par excellence ! - a d'autant plus de chance d'y être crédible qu'elle cultive son image sociale et éthique de longue date. Elle espère ainsi « entraîner le marché vers des pratiques plus conformes à l'intérêt du client ». Dans ces conditions, même l'annonce d'un « scoring » plus strict que dans les autres établissements financiers devient un argument marketing. démarche « responsable »La Banque Postale met surtout en avant une démarche « pédagogique, responsable» et une offre « simple, accessible et transparente ». Une chose est sûre : les nouvelles pratiques, si elles s'avèrent payantes, ne manqueront pas d'être imitées. Première cible : les ménages déjà clients de La Banque Postale qui ont souscrit des crédits à la consommation (prêts amortissables ou renouvelables) dans d'autres banques. Compte tenu des conditions de l'offre de lancement, ceux-ci pourraient être tentés par le rachat, voire le regroupement de leurs crédits à La Banque Postale. La concurrence est prévenue : la banque, qui dispose d'une ressource abondante et peu coûteuse, pratiquera des tarifs dans la moyenne basse du marché. Elle accordera en outre des crédits amortissables pour des montants plus faibles (à partir de 1.500 euros) et des durées plus longues que nombre de ses pairs. Sophie Rollandla banque postale pratiquera des tarifs dans la moyenne basse du marché.
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