L'affaire Rio Tinto ne devrait pas affecter les relations sino-australiennes

La raison économique semble devoir l'emporter une nouvelle fois sur les tensions diplomatiques qui secouent ces derniers jours les relations entre la Chine et l'Australie. Condamné lundi par le tribunal de Shanghai à 10 ans de prison pour espionnage et corruption, le citoyen australien et ancien patron de Rio Tinto en Chine, Stern Hu, fait déjà figure de « victime sacrifiée au nom de l'intérêt général », selon les manchettes de la presse économique de son pays. Kevin Rudd, a bien haussé le ton lundi, s'interrogeant sur les conditions du procès, mais le Premier ministre australien a vite cherché l'apaisement en assurant dans la foulée, « que le verdict n'aura aucun impact sur les relations bilatérales ».Alors que se profile un nouveau boom minier, « l'enjeu est trop important pour les deux pays », estime un expert australien. La Chine consomme chaque année 70 % du minerai de fer australien, rapportant au pays plus de 25 milliards d'euros. Pas question donc pour Canberra de chercher à mécontenter davantage un pays devenu son premier partenaire économique depuis 2007. « Le procès Hu met au contraire un terme à une affaire mal engagée pour l'Australie depuis l'annulation de la fusion entre Rio Tinto et Chinalco l'an passé », rappelle un trader de Sydney. L'heure semble donc être au rapprochement, symbolisé par les deux compagnies minières, qui après s'être ignorées pendant plusieurs mois ont passé vendredi dernier un accord en Guinée. Tarifs trimestrielsDe quoi faire digérer la mauvaise nouvelle du jour pour la Chine, puisque BHP-Billiton a annoncé avoir trouvé un accord avec ses principaux clients japonais et coréens pour une définition trimestrielle des prix du minerai de fer. Désormais en position de force, le géant minier espère bien imposer le même schéma aux métallurgistes chinois qui continuent de s'arcbouter sur une cotation à l'année. « La décision ne pouvait pas tomber à un plus mauvais moment », estime James Carmichael, analyste minier, qui prévoit déjà un nouveau motif de fâcherie entre l'Australie et la Chine, obligée d'accepter une augmentation comprise entre 65 % et 90 % des cours du minerai.
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