Dette souveraine : le triple A français sur la corde raide

Vers une dégradation de la note française ? L'objectif de conserver la note AAA de la dette souveraine française est « tendu », s'est inquiété dimanche le ministre du Budget, François Baroin, sur Canal +. Une déclaration qui intervient alors que la France, qui bénéficie de la meilleure note accordée par les agences de notation, s'est engagée à réduire son déficit public dans des proportions et à une vitesse sans précédent connu. Ce déficit, de quelque 8 % en 2010, le gouvernement a prévu de le ramener à 6 % en 2011, 4,6 % en 2012 puis 3 % en 2013 ou au plus tard 2014.« L'objectif du maintien de la note AAA est un objectif qui est tendu et qui est un objectif qui conditionne pour partie, en effet, les politiques d'économie que l'on souhaite avoir », a déclaré François Baroin. « Pourquoi ? Parce qu'au début des années 1980, 80 % de l'accès au crédit qui permettait de financer ses projets pour une entreprise, un particulier ou un Etat, se faisait auprès des banques ou des banques centrales. Aujourd'hui 80 % de l'accès à ces crédits pour financer nos investissements s'effectue auprès du march頻, a analysé le ministre du Budget. Son entourage a immédiatement tenté de relativiser en précisant que par « objectif tendu », il fallait comprendre « exigeant, qui ne se relâche pas ». Etre noté AAA permet à la France de financer ses déficits et ses dettes à un coût minime, à peine supérieur à celui exigé de l'Allemagne, la référence en Europe. « une nouvelle inflexion »« Nous devons maintenir notre AAA, réduire notre endettement pour éviter d'être trop dépendants des marchés, et nous devons le faire dans la durée, d'où l'idée de la révision constitutionnelle, pour bien montrer que ce n'est pas simplement un coup pour rien pour faire plaisir à des marchés, mais vraiment une nouvelle inflexion, une nouvelle tendance, une nouvelle discipline budgétaire française », a poursuivi François Baroin. Le ministre a confirmé que, dans les prochaines années, « nous n'allons pas toucher aux impôts », sauf à travers des réductions de niches fiscales. L'ancien premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, a jugé dimanche que seule une hausse drastique des impôts permettrait d'atteindre 3 % de déficit public en 2013.
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