La fusion des labos Merck et Schering-Plough inquiète les salariés français

La fusion Merck/Schering-Plough entre dans sa dernière ligne droite. Annoncée en mars dernier pour 41 milliards de dollars, l'opération a obtenu jeudi soir l'approbation des autorités américaines de la concurrence (FTC), en échange de la vente des actifs de Merck dans Merial, prévue depuis l'été, et de la cession du médicament contre les nausées, Rolapitant. Bruxelles avait entériné la fusion le 23 octobre. Les derniers feux verts (Chine et Mexique) étant essentiellement formels, plus rien ne s'oppose à la naissance du numéro deux mondial de l'industrie pharmaceutique derrière l'ensemble Pfizer-Wyeth, « d'ici la fin du quatrième trimestre 2009 », indiquent les dirigeants. En interne, on assure que les choses vont aller beaucoup plus vite. Le « Day One » (« premier jour ») au cours duquel Dick Clark, patron du « New Merck », lancera officiellement le rapprochement et les concertations sur la nouvelle organisation, pourrait intervenir dès la semaine prochaine.« les choses iront vite »Les salariés, eux, s'inquiètent pour l'emploi. En mars, Dick Clark avait annoncé la suppression de 15 % des effectifs, soit environ 15.000 postes. « C'est une fourchette basse, le véritable chiffre se situera entre 15.000 et 30.000 », croit savoir un représentant syndical. La France, troisième filiale de Merck et deuxième pour Schering-Plough, devrait être durement touchée. Sur un total de près de 4.000 salariés, « nous nous attendons à entre 500 et 1.000 suppressions de postes. Les visiteurs médicaux et les fonctions support [informatique, ressources humaines, etc.] seront les plus touchés », note-t-on en interne.Pour l'heure, la consultation des représentants du personnel n'a pas débuté mais les dirigeants de la nouvelle entité ont été présentés en interne. Guy Eiferman, PDG de MSD-Chibret (filiale France de Merck) depuis janvier, prendra les rênes du nouvel ensemble dans l'Hexagone. « Le rapprochement va entraîner le lancement d'une OPA aux États-Unis [en raison d'un accord de distribution avec Johnson & Jonhson, c'est Schering qui restera coté, Ndlr]. La direction n'est pas obligée d'entamer les négociations avant la fin de celle-ci, soit plusieurs semaines », souligne un proche du dossier. « On nous a laissé entendre que les choses iraient vite. Pas étonnant si le groupe souhaite réaliser 3,5 milliards de dollars d'économies par an à partir de 2011 », observe un salarié. Interrogée, la direction de la filiale française de Merck n'a pas souhaité commenter le calendrier et les conséquences sociales de la fusion. « Nous ferons ce que nous avons à faire. La France est une entité importante pour le groupe, nous allons profiter de cette opération pour en regarder toutes les activités », indiquait-on cette semaine au siège. Dans l'Hexagone, Merck va perdre dès le premier trimestre 2010 les droits de son principal médicament, l'antihypertenseur Cozaar. Le Singulair, autre best-seller, est menacé à partir de 2012 (lire encadré).Après le rachat du néerlandais Organon par Schering, les 1.900 salariés de Schering France sont, depuis un an et jusqu'à fin décembre, sous le coup d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) visant à la suppression de 330 postes (dont environ 200 occupés). De son côté, Merck a supprimé 18.000 postes dans le monde ces cinq dernières années.
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