Les compagnies pétrolières broient du noir

ctionsSi un secteur est demeuré à l'écart du rally boursier de ces derniers mois, c'est bien celui des compagnies pétrolières. L'américaine Chevron, qui a publié ses résultats du troisième trimestre hier, voit son cours progresser de 5?% seulement depuis le début de l'année, quand l'indice S&P 500 grimpe de 17?%. Pis, sa compatriote Exxon Mobil, numéro un mondial du secteur, fléchit de 8?% depuis janvier. En baisse également, l'anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell (? 3,6?%). La française Total, qui présentera ses résultats trimestriels le 4 novembre, et l'italienne ENI tirent mieux leur épingle du jeu, avec une hausse de 6,6?% pour la première et un gain de 3?% pour la seconde. Mais ces performances sont bien faibles, comparées à un Dow Jones Stoxx 600 en hausse de 21 %. Conséquence : le secteur se paie en moyenne 12,9 fois le bénéfice estimé pour 2009, contre des multiples de 17 et de 15 pour le S&P 500 et le DJ Stoxx 600, selon les données de l'agence Bloomberg.Si les investisseurs montrent si peu d'appétit pour les valeurs pétrolières, c'est parce que celles-ci sont considérées comme des titres défensifs. Or le marché n'a eu de cesse de jouer la reprise de l'économie mondiale au cours des huit derniers mois, et a donc préféré les valeurs cycliques. Bien lui en a pris car les résultats trimestriels publiés ces derniers jours par plusieurs « majors » pétrolières se sont avérés plus exécrables les uns que les autres. Le bénéfice net de Chevron a chuté de 51 % au troisième trimestre, celui d'Exxon s'est effondré de 68 %, le résultat d'ENI a flanché de 58 %, et le profit de Royal Dutch Shell a accusé une dégringolade de 62 %.pas d'illusionÀ l'origine de ces contre-performances : un prix du baril de pétrole qui, malgré son rebond depuis le début de l'année, n'a pas excédé les 68 dollars en moyenne au troisième trimestre, soit un plongeon de l'ordre de 60 % en l'espace d'un an. De plus, la crise économique a entraîné une contraction de la demande d'essence et de kérosène. Et la situation n'est pas prête de s'améliorer, avouent les compagnies pétrolières, qui ne se font guère d'illusion sur la vigueur de la reprise économique. « Les perspectives restent très incertaines », a admis Shell, qui est en train de licencier 5 % de ses effectifs.Les réductions de coûts, voilà ce que les analystes vont surveiller comme le lait sur le feu, au cours des prochains mois. De fait, la britannique BP, qui a une longueur d'avance sur ses concurrentes en la matière, a limité la casse au troisième trimestre, avec un bénéfice net en recul de 34 %, et un cours qui gagne 10,7 % depuis janvier. En tout état de cause, le secteur, qui avait habitué les investisseurs à des superprofits et à des dividendes généreux, devra patienter avant de refaire son handicap boursier. Christine Lejoux
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