La Corée du Sud, cheval de Troie chinois dans l'Union européenne

CommerceLes constructeurs automobiles sud-coréens seraient-ils le cheval de Troie des équipementiers chinois ? C'est ce que craint depuis plusieurs mois l'industrie européenne. Crainte qui semble se préciser à la suite de l'accord de libre-échange récemment signé entre la Corée du Sud et l'Union européenne (UE). Cet accord bilatéral, inédit par son ampleur, exonère de droits de douane les échanges industriels, notamment les voitures. Il prévoit en particulier une clause dite de « duty drawback », qui permet à un industriel de récupérer à l'exportation les taxes payées sur des produits qu'il a importés et transformés. Cette clause revient de fait à exonérer de taxe les composants chinois incorporés dans les véhicules coréens. Or la part de ces pièces chinoise a doublé en trois ans. En septembre, un quart des pièces automobiles importées en Corée provenaient de Chine, contre un peu moins de 30 % d'Europe. « contre-clause »Cet été, alors que les négociations touchaient à leur fin, Business Europe, le « Medef européen », a alerté la commissaire européenne au Commerce, Catherine Ashton. « L'accord ne devrait pas concéder un avantage compétitif inéquitable à l'industrie coréenne dû à l'afflux croissant dans l'Union européenne de produits non originaires de Corée du Sud et libres de taxes », lui a écrit son directeur général Philippe de Buck.La Commission a négocié une « contre-clause » spéciale, à activer en cas d'augmentation anormale de la part de ces produits dans les exportations vers l'Europe. Mais sa mise en ?uvre s'avérera difficile. Selon un document obtenu par « La Tribune », il pourra s'écouler jusqu'à 250 jours, soit plus de huit mois, entre le moment où Bruxelles demandera des explications aux autorités coréennes et l'introduction de « limitations ». Les exportateurs sud-coréens verraient alors leurs droits à récupération réduits de 8 % à 5 %. « On ne voit trace nulle part de la possibilité de rétablir des droits ou de limiter les exportations » en cas de problème, souligne une source proche du dossier.Actuellement, une voiture sur cinq importée en Europe vient de Corée. Le déficit commercial de l'UE avec elle s'élève à 15 milliards d'euros, dont 6 milliards pour le secteur automobile. Selon la Commission, l'ouverture des échanges « pourrait générer 19 milliards d'euros » de revenus pour l'économie des Vingt-Sept. Si les secteurs de l'automobile, du textile et de l'électronique sont inquiets, d'autres comme l'agriculture ou les services, notamment financiers, convoitent ce marché développé de 40 millions d'habitants. « C'est un accord de nouvelle génération, très large, comme jamais nous n'en n'avions vu », souligne un avocat spécialiste du commerce international.Le Conseil des ministres des Vingt-Sept doit ratifier l'accord courant 2010. Les députés, qui doivent préalablement prendre position, ont en septembre déjà exprimé des réserves. « Nous avons des interrogations de fond », explique le socialiste français Kader Arif. « Si le Parlement s'oppose à l'accord, cela va être difficile », même s'il ne dispose pas de droit de veto formel, estime une lobbyiste à Bruxelles. n245 milliards Texte de base sur deux ou trois lignes maximum.245 milliards Texte de base sur deux ou trois lignes maximum.245 milliards Texte de base sur deux ou trois lignes maximum.
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