Axa se déleste enfin de l'Australie et peut se concentrer sur l'Asie

Les représentants des actionnaires minoritaires d'Axa APH ont accepté l'offre d'AMP qui doit revendre les activités asiatiques à Axa. Celles-ci sont très profitables et en forte croissance.
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Les six administrateurs indépendants de l'assureur Axa APH (Asia Pacific Holding), représentant les actionnaires minoritaires (46 %), ont pris le temps pour accepter enfin l'offre de rachat de l'australien AMP. Le jeu en valait la chandelle, puisqu'à l'issue d'une contre-offre - refusée par les autorités bancaires - et de la volonté d'aboutir d'Axa et d'AMP, ils ont obtenu une offre améliorée tant sur le prix par action que sur la partie en numéraire.

Lundi, les deux assureurs parties prennantes au dossier, Axa au titre du rachat des activités asiatiques et AMP pour les parties australienne et néo-zélandaise avaient avancé leurs dernières cartouches : une offre plus élevée, valorisant l'entreprise à 13 milliards de dollars australiens (9,3 milliards d'euros), une partie en cash de 40 % (solde en titres AMP) et surtout une garantie pour les minoritaires sur les titres AMP en cas de baisse du cours. Cette garantie est valable pendant dix jours après l'assemblée générale des actionnaires qui se prononceront sur l'offre et qui doit se tenir d'ici à la fin mars 2011. D'ores et déjà, AMP a reçu les approbations des régulateurs de la concurrence australienne et néo-zélandaise.

Par cette opération, les activités d'APH vont donc être scindées géographiquement puisqu'AMP va céder à Axa les activités asiatiques pour un montant de 9,8 milliards de dollars australiens en numéraires. Celles-ci représentaient des revenus de 1,4 milliard d'euros en 2009 et de 774 millions sur le premier semestre 2010, soit une petite moitié de l'ensemble d'APH. En revanche, elles sont beaucoup plus profitables puisque leur résultat courant au premier semestre s'est élevé à 135 millions d'euros sur un total de 201 millions. Enfin, les perspectives apparaissent extrèmement favorables : la croissance sur un an des affaires nouvelles a été de 33 % en valeur (42 % en volume), alors qu'elle était en retrait de 8% pour la zone Australie-Nouvelle Zélande. Le succès de cette transaction illustre la stratégie affirmée par Axa de se développer dans les pays émergents et particulièrement en Asie, et dont les détails seront dévoilés au premier trimestre 2011.

Les marchés pas convaincus

Mardi, Le PDG, Henri de Castries, avait insisté sur le fait qu'avec la crise, le groupe avait été conduit « à redéfinir les priorités de croissance et de répartition du capital ». Ainsi, avec cette opération, 14 % des affaires nouvelles du groupe seront issues des pays émergents au lieu de 10 % avant transaction. Quant à la part dans les résultats, d'à peine 5 % aujourd'hui, elle devrait tripler dans les trois à cinq ans. Il y a un an, au moment de la première offre avec AMP, Axa avait annoncé une augmentation de capital de deux milliards d'euros pour financer cette transaction et d'autres projets de croissance externe.

Depuis, la compagnie a annoncé un partenariat avec la banque chinoise ICBC dans la distribution de produits d'assurance-vie, sans compter les évolutions dans les émergents hors Asie. Pourtant, les marchés n'ont pas été convaincus, avec une hausse d'à peine plus de 1 % en clôture jeudi, ne donnant toujours pas à Axa l'occasion de se rattraper par rapport à ses grands concurrents européens en matière de parcours boursier.

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