Pour les Britanniques, Royal Bank of Scotland aura été le symbole de la crise financière. Un an avant la chute de Lehman Brothers, la banque avait acheté au prix fort - et pour l'essentiel en cash - ABN Amro. Face à la crise, l'Etat britannique a dû nationaliser la banque, y injectant presque 45 milliards d'euros. Il en possède aujourd'hui 84 %.
Dans l'esprit du grand public, c'est aussi l'attitude de Fred Goodwin, son très agressif directeur de l'époque, qui a représenté les excès du secteur financier. Il a toujours refusé de faire son mea culpa, et s'est accroché jusqu'au bout à une retraite dorée, à l'âge de seulement 50 ans - finalement abaissée à 400.000 euros par an.
Réduite de moitié
Dans le rôle du pompier, l'Etat a parachuté à la tête de RBS Stephen Hester, ancien banquier, qui était alors membre non-exécutif de RBS depuis quelques semaines. Ce dernier a lancé un plan de redressement de cinq ans, décidant de céder ou de fermer un cinquième de la banque, soit l'équivalent d'environ 300 milliards d'euros (l'équivalent du PIB de la Belgique !). Aujourd'hui, la « mauvaise banque » a été réduite de moitié. Pour cela, Stephen Hester a fermé ou vendu la plupart de ses activités en Asie et en Amérique Latine, jugées trop dispersées ; il a cédé 320 agences bancaires au Royaume-Uni (sur ordre de Bruxelles sanctionnant l'aide reçue par l'Etat) ; il a aussi vendu Global Merchant Services, une société qui fait des terminaux de paiement par cartes bancaires... Doucement, RBS se redresse : après avoir perdu 28 milliards d'euros en 2008, elle n'a réalisé « que » 1,3 milliard d'euros de perte nette en 2010.
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