Macif prend ses distances avec le capital-investissement

La vente de sa filiale Ofi Private Equity par le mutualiste illustre la politique plus mesurée des assureurs vis à vis de l'investissement dans les PME et le non coté.
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Eurazeo a annoncé mardi l'acquisition pour 132 millions d'euros d'OFI private Equity, fonds d'investissement spécialisé dans les PME, contrôlé jusqu'alors par la Macif. L'assureur mutualiste qui détenait 52,5 % d'OFI PE, n'a pas souhaité expliquer sa décision. Force est de constater qu'il prend ses distances par rapport à l'activité de capital-investissement. D'autres assureurs ont engagé un virage plus discret, réduisant la voilure sensiblement comme le montrent les chiffres de l'ensemble du secteur. Le capital-investissement ne représentait à fin 2010 que 1,5 % du total des placements des assureurs (soit 25,2 milliards d'euros) à comparer avec les 2 % atteint fin 2008.

Attentisme

À cette date, 25,8 milliards étaient investis dans les PME et en particulier dans les PME innovantes non cotées, soit 17 milliards de progression par rapport à fin 2003. « L'engagement pris par les membres de la Fédaration française des sociétés d'assurance (FFSA) d'augmenter la part de leurs placements dans le non coté de 6 milliards d'euros en montant absolu (correspondant à un accroissement de 0,6 point) entre fin 2003 et fin 2007 est donc largement dépassé à tous points de vue », se félicitait à l'époque la FFSA qui précisait que « les assureurs sont depuis 2006 les premiers investisseurs nationaux dans le non coté ». La crise a freiné les ambitions puisqu'un an après la chute de Lehman Brothers, au 30 septembre 2009, le montant s'élevait à 23,1 milliards d'euros en valeur de réalisation (21,1 milliards en valeur nette comptable), soit une progression de 14,3 milliards par rapport à fin 2003.

Depuis la crise, les assureurs sont devenus « attentistes » de l'aveu même de la FFSA qui a cessé d'afficher publiquement son engagement à accroître ses investissements dans les PME innovantes. Au-delà des incertitudes des marchés, ce sont surtout les évolutions comptables et prudentielles qui expliquent cette nouvelle politique. Tout en revendiquant son rôle dans le financement des entreprises puisque 56 % des placements y sont investis sous diverses formes, la profession souligne que les exigences de fonds propres des normes Solvabilité II qui entreront en vigueur en 2013 ne sont pas favorables au capital-investissement.

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