Comment les sociétés de gestion votent aux assemblées générales

Les gestionnaires vont davantage prendre en compte les critères sociaux et environnementaux dans leur dialogue avec les entreprises.
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La participation des sociétés de gestion aux assemblées générales (AG) devient maintenant une pratique courante. Selon le dernier rapport de l'Association française de la gestion financière (AFG), 85 % des sociétés de gestion ont voté aux assemblées générales en 2010, un chiffre constant par rapport à 2009. Celles-ci ont exprimé à 80 % au moins un vote contre l'an dernier. La plupart des votes négatifs concernaient des pratiques jugées peu conformes aux standards en matière de gouvernement d'entreprise. Les nominations, la rémunération des dirigeants ou encore les opérations en capital dilutives pour les actionnaires constituent les principaux motifs d'opposition en 2010. Une tendance qui se confirme en 2011.

« Certaines résolutions qui avaient tendance à décroître, ont repris du galon cette année, comme celle relative au maintien d'autorisations en période d'OPA et surtout l'introduction dans les statuts d'une limitation des droits de vote », précise Valentine Bonnet, responsable du gouvernement d'entreprise à l'AFG.

A contrario, les sociétés de gestion semblent très peu engagées en matière de vote sur des questions sociales et encore moins sur les problématiques environnementales. À ce titre, Phitrust Active Investors, la seule société de gestion française spécialisée dans l'engagement vient d'échouer à déposer un projet de résolution lors de l'assemblée générale de Total afin d'obtenir des informations sur les risques générés par une exploitation intensive des sables bitumineux au Canada. Après le dépôt de la résolution, deux investisseurs qui faisaient partie de la coalition emmenée par Phitrust se sont retirés mettant fin à ce projet. Malgré cet échec, il n'en demeure pas moins que la problématique de l'environnement et du social progresserait.

Le dialogue privilégié

Dans une étude publiée par l'Orse récemment, plusieurs sociétés de gestion comme Edmond de Rothschild Asset Management ou encore Macif Gestion affirment leur volonté de mettre en cohérence leur pratique de vote avec les critères ESG. Des avancées qui n'apparaissent pas forcément lors des assemblées générales. « Les résolutions ne sont pas le seul outil à la disposition des investisseurs, le dialogue est permanent entre eux et les entreprises et permet de faire progresser les pratiques au-delà de la simple gouvernance », précise Michel Laviale, président du club finance de l'Orse. Une pratique spécifique à la France ou le dialogue est l'outil privilégié par les investisseurs. « Côté français, le dialogue, que prône l'AFG, permet d'obtenir d'année en année des progressions régulières en matière de gouvernance de la part des entreprises. Le chemin parcouru en dix ans est particulièrement notable », conclut Valentine Bonnet.

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