La mensualisation augmentera les réserves de l'Agirc-Arrco

Le versement mensuel des pensions dégagera 10 milliards d'euros de trésorerie dès 2014. Les gérants se verront, ainsi, confier d'autres mandats.
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Les régimes de retraite complémentaire Agirc-Arrco récupéreront 10 milliards d'euros de trésorerie en 2014 grâce au passage à la mensualisation du versement des pensions. Cette opération est rendue possible par l'article 10 de la loi du 9 novembre 2010 portant réforme des retraites. Ce texte permet en effet la mensualisation des versements des allocations dès 2013. Ainsi, les partenaires sociaux gestionnaires des régimes complémentaires Agirc-Arrco ont prévu dans l'accord du 18 mars 2011 d'adopter cette disposition pour le versement des retraites complémentaires à compter du 1er janvier 2014. Un décalage d'un an qui se justifie par la mise en place de nombreuses mesures réglementaires et techniques.

« Ce changement de périodicité améliorera significativement la trésorerie des régimes », déclare Philippe Goubeault, directeur financier du GIE Agirc-Arrco. Le système actuel, avec des allocations payées d'avance et des cotisations recouvrées à terme échu, nécessite un fonds de roulement équivalent à six mois d'activité et qui était, fin 2010, de 15,5 milliards d'euros. Des fonds mobilisés à faible taux et qui ne peuvent être placés à plus de deux mois. En passant en mensuel, les besoins en fonds de roulement ne sont plus que d'un tiers de cette somme, soit un peu plus de 5 milliards d'euros.

Recouvrement inchangé

Ainsi, ce ne sont pas moins de 10 milliards d'euros (7 milliards pour l'Arrco et 3 milliards pour l'Agirc) qui remonteront directement dans les réserves de long terme dès le 1er janvier 2014. À noter que le fonds de roulement aurait pu être réduit d'environ 10 milliards supplémentaires si le recouvrement des cotisations avait également été mensualisé. Mais cela implique de toucher directement à la trésorerie des entreprises, « ce que ne souhaitait pas le Medef », indique un représentant syndical.

Les décaissements prévus entre 2014 et 2016 seront donc financés par les liquidités libérées par la mensualisation et qui seront investies sur les marchés financiers. À ce titre, les commissions financières des deux régimes se réuniront début juin afin de définir l'orientation stratégique de l'allocation d'actifs. Une bonne nouvelle pour les sociétés de gestion puisque d'autres mandats seront alloués.

Cette mensualisation permet aussi de retarder la date d'assèchement des caisses qui passera de 2020 à 2025 pour l'Agirc. Toutefois, à cette date, se posera un autre problème, politique celui-là : la solidarité entre les caisses puisqu'une sera vide et pas l'autre.

En attendant, l'Agirc-Arrco gère le court terme. Pour assurer les décaissements de 2011 et jusqu'à la mi-juin 2012, le régime a créé quatre fonds obligataires d'une valeur totale de 4,9 milliards d'euros adossés à des maturités correspondant aux périodes de décaissement trimestrielles. Cela a mécaniquement modifié l'allocation d'actifs du régime, augmentant la part obligataire. Et de juin 2012 à fin 2013, l'Agirc-Arrco ne s'interdit pas de renouveler l'expérience afin d'honorer les paiements des retraites.

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