AFIC avec Elles pour la féminisation du private equity

Le club « Afic avec Elles » vise à promouvoir la place des femmes dans le private equity, où elles occupent 10 % des postes à responsabilité.
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Citez une femme travaillant dans le capital-investissement français. Dans 99 % des cas, la réponse sera sans doute « Dominique Sénéquier ». Ce qui montre à quel point le cas de la présidente d'Axa Private Equity est rarissime. De fait, les femmes occupent à peine 10 % des postes à responsabilité dans le « private equity », en France. « Cette proportion n'est pas plus mauvaise qu'à l'étranger », se défend le patron d'une société française de capital-investissement. Certes, le private equity européen compte 9,1 % seulement de femmes à des fonctions de direction, un poids qui n'excède pas 8,9 % en Amérique du Nord, selon le cabinet Preqin. En tout état de cause, l'Association française des investisseurs en capital (Afic) vient de lancer le club « Afic avec Elles », pour tenter de promouvoir la place des femmes dans le private equity.

Faire bouger les choses

Présidé par Sophie Paturle, associée de la société de capital-investissement Demeter Partners et (seule femme) membre du conseil d'administration de l'Afic, ce club interviendra notamment dans les écoles et les universités. L'objectif : tenter de réconcilier les étudiantes avec la finance. Des partenariats avec d'autres réseaux à l'origine d'initiatives similaires sont également prévus. Justement, l'initiative de l'Afic n'est pas sans rappeler celle de Financi'Elles, l'association lancée par des salariées de BNP Paribas et de la Société générale en début d'année (La Tribune du 8 mars), et destinée à fédérer les réseaux professionnels féminins dans la banque et l'assurance.

Si de tels projets se multiplient, c'est parce que la féminisation des organes de direction du secteur financier dans son ensemble progresse lentement. Si les femmes représentent plus de la moitié des effectifs de la banque et de l'assurance, en France, elles occupent en revanche à peine 10 % des postes à responsabilités dans ces deux secteurs, constate Financi'Elles. Et, d'après une enquête du site efinancialcareers, menée auprès de 351 professionnels de la finance en France, du 22 septembre au 5 octobre, un peu plus de la moitié (52 %) des sondés sont convaincus que la proportion de femmes dirigeantes dans la finance n'évoluera pas au cours des cinq prochaines années.

Pour faire bouger les choses plus rapidement, certaines femmes n'hésitent plus à lancer leurs propres sociétés de capital-investissement. Fanny Picard a créé en 2006 Alter Equity, qui investit dans des sociétés faisant la part belle au développement durable. Et Laurence Méhaignerie a fondé en 2008 Citizen Capital. Le fonds, qui finance des entrepeneurs des banlieues, a déjà investi cinq millions d'euros

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