Essai auto : Volkswagen Coccinelle, ligne "rétro", mécanique à la page

La nouvelle réplique de l'emblématique Volkswagen est plus sportive, plus agressive. Ses qualités routières ont progressé, ses moteurs aussi. Toujours fabriquée au Mexique, elle va séduire. Même si elle n'est pas très amusante à... conduire.
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Renouveler un modèle "rétro", qui lui-même était une réplique de la fameuse Coccinelle originelle, quelle gageure ! La nouvelle Coccinelle - qui s'appellera ainsi en France et non plus Beetle - remplace celle de 1999. Et celle-ci s'inspirait largement de celle de... 1938. La nostalgie joue à fond... de la voiture emblématique des années 50 ou 60 plutôt que de celle d'avant guerre ! Plus agressive, plus sportive, plus râblée, la nouvelle Coccinelle est beaucoup moins gracile, "féminine" que celle de 1999. Le résultat est plaisant et original, même si nous n'apprécions pas certaines modernités incongrues comme une grille de calandre et des antibrouillards rectangulaires ... qui jurent avec les rondeurs de l'ensemble. Même faute de goût - à notre sens - pour les gros feux arrière anachroniques. Mais les lignes générales et notamment la ligne de pavillon très arrondie sont assez réussies.

Intérieur sympathique mais austère

A l'intérieur, nous apprécions la planche de bord plane comme sur la première mouture, renforcée selon les versions par un bandeau rappelant la couleur de carrosserie. Même chose sur les portières. Evidemment, il ne s'agit plus de tôle peinte mais de plastique. Il n'empêche. La touche rétro fait son effet. C'est sympathique, mais les designers ont moins peaufiné le charme des détails que ceux de Mini ou de Fiat. Dommage. Pour une voiture ludique, les sièges noirs manquent de gaieté. Cela reste austère. En revanche, l'habitacle est bien fini. Ca respire la solidité. La position de conduite est bien meilleure qu'avant. Mais les sièges typiquement Volkswagen ne conviendront pas à tous les gabarits, avec une assise en creux au niveau du fessier mais les genoux fortement relevés, qui obligent à se rapprocher exagérément pour pouvoir embrayer à fond. Pas terrible pour l'accessibilité. Les genoux sont aussi trop proches de la colonne de direction. L'accoudoir central est placé en outre trop en arrière. Sinon, les commandes sont clairement identifiables et les compteurs lisibles.

Moteur bien né

En version de base, la Coccinelle reçoit le petit moteur à essence de 1,2 litre de cylindrée seulement développant 105 chevaux. C'est suffisant. Cette mécanique ne manque pas de vigueur à mi-régime et reste assez souple. On ne cale pas au démarrage, ce qui se révèle assez rare avec la mode actuelle des petits moteurs dans des caisses lourdes. La cylindrée limitée entraîne cependant quelques désagréments. Si l'on monte les vitesses à la volée, sans décomposer soigneusement les mouvements, le moteur s'emballe et manifeste sa désapprobation par de légers à-coups. La conduite en ville manque donc un chouïa d'onctuosité. Nous avions trouvé ce même moteur plus agréable sur une Golf, récemment. En revanche, la boîte de vitesses se manie sans problèmes, mais avec une certaine fermeté.

Comportement routier sûr

La Coccinelle reprend la base de l'actuelle Golf. On retrouve donc un comportement routier serein et sécurisant. La voiture n'est pas agile et la direction pesante n'arrange rien. Ce n'est donc pas une sportive. On a éprouvé davantage de plaisir de conduite sur d'autres véhicules essayés récemment. Mais l'équilibre du châssis génère au moins une grande confiance. Volkswagen a pourtant voulu typer la Coccinelle en lui donnant une connotation sportive, ce qui signifie des suspensions plus dures. Paradoxal, car elle n'est pas assez dynamique pour cela. Les rebondissements sur mauvaise route font d'ailleurs perdre un peu de précision et, surtout, le confort est sec. Les ralentisseurs sont soigneusement ressentis. Ceci dit, on a vu pire et cela reste acceptable.

Une voiture à vocation  ludique pas trop onéreuse

Rationnellement, une Golf rendra de meilleurs services. La Coccinelle pâtit d'une habitabilité limitée, d'une accessibilité arrière précaire - malgré deux larges portières - et d'un coffre peu familial, même s'il est plus pratique que celui de la Beetle de 1999 et... du modèle originel. Mais, bon, on ne demande pas à un coupé - et la Coccinelle est un coupé malgré sa hauteur - d'être accueillant comme un monospace. Cette Coccinelle a au moins le bon goût d'être proposée à un tarif accessible : à partir de 16.990 euros (version essence). C'est le tarif d'une Mini de base moins puissante et beaucoup plus petite. Pour un diesel, il faut ajouter 3.000 euros. Certes, celui-ci est plus sobre. Mais l'écart de prix ne se justifie pas, à moins d'être un grand rouleur. Néanmoins, ces derniers ne choisiront pas forcément une Coccinelle !

Notre modèle d'essai était une version "Vintage" à 19.390 euros. Pour ce tarif, on a droit à une climatisation, des bandeaux de couleur à l'intérieur, des jantes plus grosses (17 pouces) qui... dégradent encore un peu le confort ! Evitez les versions "Black Turbo" ou "White Turbo" beaucoup plus onéreuses avec d'énormes jantes de 19 et des pneus à flanc ultra-bas. Pour masochistes. Sur la "Vintage", les couleurs un peu plus gaies (rouge, jaune) sont facturées 160 euros. Il n'y a pas de petits profits... Bref, si l'on veut rouler de façon originale, la Coccinelle est une très bonne proposition. Avec toutes les qualités mécaniques et de finition des Volkswagen. En tous cas, on vous regarde avec sympathie. Mais nous aurions apprécié un comportement routier plus amusant, un intérieur plus gai et... un rayon de braquage moins démesuré - les man?uvres sont pénibles en ville.

 

Modèle d'essai : Volkswagen Coccinelle 1,2 TSI "Vintage" : 19.390 euros
Puissance du moteur : 105 chevaux (essence)
Dimensions : 4,28 mètres (long) x 1,81 (large) x 1,49 (haut)
Qualités : esthétique sympathique, finition de qualité, bon moteur, comportement routier sûr, prix de vente accessible
Défauts : maladresses de style, présentation austère, habitabilité limitée, petits à-coups, confort ferme, braquage en ville
Concurrents : Mini One Clubman: 18.450 euros, Volkswagen 1,4 TSI Confortline (trois portes) : 21.490 euros ; Audi A3 1,4 TFSI Attraction : 26.559 euros

Note : 13,5 sur 20

Commentaires 3
à écrit le 06/02/2012 à 10:17
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Avec tout les défauts énumérés est a quand même une bonne note ??? J'ai bien les phrases a sens contraire du genre " la boîte de vitesses se manie sans problèmes, mais avec une certaine fermeté." bref une boite rugueuse quoi !!! Mais bon c'est WV ! d...

le 21/02/2012 à 13:49
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Oui mais elle est Allemande, meme si fabriquée au Mexique ca reste dans la tete des bobo pseudo adepte de qualite une Allemande......; Quand on sait pour travailler dans le secteur que Bosch, Valeo, Jabil.... fournit les memes pieces a Audi, Renault,...

à écrit le 06/02/2012 à 1:25
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Génial ! Si on résume, "on me regarde" si j'achète un tape cul, dans lequel je suis mal assis, qui est ch.... à utiliser, qui... La psychologie des amateurs d'auto m'étonnera toujours !!!

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