L'inflation, une solution à l'équation chinoise

La hausse des prix permettrait de réorienter la croissance vers la consommation locale.
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Comment rééquilibrer la deuxième économie mondiale pour la faire passer d'un modèle fondé sur les exportations à celui reposant davantage sur la consommation locale ? Telle est l'équation que cherchent à résoudre ces dernières années les autorités en Chine, et qui devrait être inscrite dans le marbre du plan quinquennal (2011-2015) dont les détails seront dévoilés la semaine prochaine.

Tensions réduites

Le salut pourrait venir de l'inflation, dont le taux frise les 5 % annuels au dernier pointage. Alimentée par l'envolée des prix alimentaires, elle est source de tensions sociales, un problème majeur pour le Parti communiste au pouvoir. Mais elle pourrait accélérer le rééquilibrage du modèle économique et, dans la foulée, provoquer une appréciation du yuan, qui se rapproche de son plus haut niveau depuis dix-sept ans face au dollar. « L'inflation signifie, objectivement, que les prix augmentent. Mais dans le cas de la Chine, cela indique aussi que les salaires augmentent, que le pouvoir d'achat et les dépenses des consommateurs augmentent, ce qui rend la Chine moins compétitive. Finalement, ces changements se solderont par une économie chinoise plus solide et des tensions réduites entre la Chine et ses partenaires commerciaux », explique Ting Lu, analyste chez Bank of America-Merrill Lynch. Selon ses calculs, en 2000, avant que la Chine n'adhère à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le revenu annuel par tête dans le Guangdong s'élevait à 1.500 dollars, soit 25 % de moins que celui de la Thaïlande. En 2010, il atteint 6.900 dollars, soit 50 % de plus que celui de la Thaïlande. Les revenus à Shanghai sont désormais les plus élevés de l'Asie émergente après la Corée du Sud, et Taïwan.

La province du Guangdong n'est pas représentative du pays, puisqu'elle est la première région exportatrice. Mais le prochain plan quinquennal prévoit un certain nombre de mesures pour rééquilibrer également la géographie de la croissance économique - prévue à 7 % l'an dans le plan - des régions côtières vers l'intérieur.

Reste que si Pékin ne maîtrise pas l'inflation et si le yuan s'apprécie fortement, les exportateurs chinois, qui ont augmenté leurs ventes de plus de 31 % en 2010, risquent d'être sérieusement pénalisés sans qu'il soit avéré que la consommation compense le manque à gagner.

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