Neuralink ou l’avènement des singes cyborgs

VU DE LA SILICON VALLEY. Neuralink, entreprise spécialisée dans le développement des interfaces cerveau-machine fondée par Elon Musk, affirme avoir effectué des tests concluants basée sur cette technologie sur des souris et des singes. A terme, l'entrepreneur envisage pour son produit à plus long terme, d'en faire un outil au service de l'homme augmenté pour lui permettre de rester compétitif face à l'intelligence artificielle.
(Crédits : Pixabay / CC)

Elon Musk aime la mise en scène. En juillet dernier, lors d'un panel de discussion organisé à la California Academy of Sciences, l'entrepreneur a calmement annoncé que son entreprise Neuralink, qui développe des interfaces cerveau-machine et est connue pour sa communication minimaliste, avait effectué des tests concluants sur des souris et des singes. À en croire Elon Musk, le dispositif de Neuralink aurait même permis à un primate de contrôler un ordinateur avec son cerveau.

L'entrepreneur étant célèbre pour ses talents de communiquant et ses annonces grandiloquentes, l'information est à prendre avec des pincettes. Mais l'idée d'une interface cerveau-machine, si elle semble tout droit tirée d'un épisode de Star Trek, est sérieusement étudiée par la science depuis déjà plusieurs années. En 2005, un patient paralysé est pour la première fois parvenu à manipuler une main robotique à l'aide de son cerveau, et, en 2017, deux chercheurs de l'université Ben-Gourion, en Israël, ont dévoilé l'interface MinDesktop, qui permet à un patient paralysé d'utiliser la plupart des fonctionnalités de Windows et de taper un caractère toutes les 20 secondes.

Homme augmenté

Avec Neuralink, créée en 2016, Musk entend passer la vitesse supérieure. Il affirme que sa technologie lit l'activité des neurones avec davantage d'efficacité et permet ainsi aux patients d'effectuer plus d'actions, plus rapidement, sur un ordinateur ou un smartphone. Mais le dispositif pourrait également donner aux personnes partiellement immobilisées à la suite de dommages subis par leur système nerveux (après une attaque, par exemple) la possibilité de recouvrer l'usage de leurs membres. Pour l'heure, le dispositif fonctionne en implantant des électrodes dans le cortex crânien, à l'aide d'un robot chirurgien également développé par Neuralink.

À terme, Musk souhaite rendre la procédure aussi légère qu'une opération au laser pour corriger la vue, ce qui représenterait toutefois un défi technique considérable et n'est sans doute pas pour demain. En attendant, Musk a annoncé vouloir tester sa technologie sur des cobayes humains dès l'année prochaine. Un objectif ambitieux, puisqu'il lui faudra au préalable obtenir l'approbation de la Food and Drug Administration (FDA), autorité compétente pour autoriser la commercialisation des médicaments sur le territoire des États-Unis. Plus ambitieux encore sont les usages que l'entrepreneur envisage pour son produit à plus long terme.

Son but est en effet de passer d'une technologie médicale à un outil au service de l'homme augmenté, en développant une interface de communication homme-machine qui permette à chacun de mobiliser la puissance d'un ordinateur, et notamment de l'intelligence artificielle, au quotidien. L'idée : permettre à l'homme de rester compétitif face à l'intelligence artificielle, qui, selon l'entrepreneur, partisan de la théorie de la Singularité, dépassera bientôt l'intelligence humaine. Quant à savoir s'il s'agit d'un véritable objectif ou d'une posture commerciale comme les aime l'entrepreneur qui a envoyé une Tesla dans l'espace, à chacun de se faire son idée...

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