Affichage environnemental dans nos assiettes  : oui à la biodiversité, non aux pesticides

OPINION. Les consommateurs plébiscitent les produits "bio", autrement dit cultivés sans pesticides. Qu'attend-t-on pour les bannir afin de préserver la biodiversité? Par Christophe Barnouin, Président d'Écotone.
(Crédits : Reuters)

Aujourd'hui, un seul affichage garantit un produit bon pour l'environnement et respectueux de la biodiversité : le label « Bio » ou « AB ». Un cahier des charges conséquent que l'on pourrait tenter de résumer en ces trois mots qui font toute la différence : « aucun pesticide chimique ».

Car tel est bien le combat contemporain : bannir tout intrant de synthèse qui pollue nos sols et intoxique les organismes vivants, qu'ils soient animaux, végétaux, ou humains.

Fort potentiel environnemental et socio-économique

L'IUCN, institution internationale de référence sur la diversité animale et végétale, a encore réaffirmé que l'usage des pesticides chimiques, notamment en agriculture, est l'une des causes principales du déclin de la biodiversité au niveau mondial. De même que les récentes études de Greenpeace et WWF le montrent : ce sont les démarches s'appuyant sur l'agriculture biologique qui présentent le plus fort potentiel environnemental et socio-économique.

La loi Climat prévoit pourtant un affichage supplémentaire sur les produits alimentaires, actuellement en discussion à l'Assemblée nationale. Et alors qu'un bilan d'expérimentation publique doit être proposé en cette fin d'année par l'ADEME (l'agence nationale de la transition écologique), la plupart des options sur la table ne sont pas satisfaisantes. On constate en effet que le cadre méthodologique utilisé pour mesurer l'impact environnemental ne prend pas en compte les conséquences des pesticides et produits chimiques sur la biodiversité ainsi que sur la santé humaine. En outre, la méthode de calcul privilégie les produits issus de systèmes intensifs, alors que c'est ce même modèle dit « conventionnel » qui est à la source des désordres environnementaux que l'on connaît aujourd'hui.

Un étiquetage semble pourtant tirer son épingle du jeu en adoptant une méthodologie qui prend en compte l'usage des pesticides dans un produit, il s'agit du « Planet-score ». Celui-ci permet de comprendre les différents impacts sur l'environnement grâce à la présence d'indicateurs clairs (climat, biodiversité et toxicité des pesticides).

Unique modèle compatible avec les enjeux de biodiversité

Pour autant, quel besoin a-t-on de créer de nouveaux labels ou affichages, quand le « Bio » est à la fois plébiscité par les consommateurs et consommatrices, et reconnu par les institutions et associations environnementales comme l'unique modèle compatible avec les enjeux de biodiversité ? Le baromètre 2021 de l'Agence bio le montre clairement : 86 % des Français estiment que l'agriculture biologique contribue à préserver l'environnement (qualité des sols, ressources en eau...).

La transition alimentaire est nécessaire, l'agriculture biologique essentielle, le combat pour la biodiversité une urgence absolue. Qu'attendons-nous ?

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Commentaires 2
à écrit le 18/12/2021 à 11:34
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"Aujourd'hui, un seul affichage garantit un produit bon pour l'environnement et respectueux de la biodiversité : le label « Bio » ou « AB »." Je nuancerais fortement ce propos puisque le bio entraine selon les cultures une pollution des sols (métaux...

à écrit le 17/12/2021 à 10:14
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Extraits: "86 % des Français estiment que l'agriculture biologique contribue à préserver l'environnement" et "les récentes études de Greenpeace et WWF le montrent : ce sont les démarches s'appuyant sur l'agriculture biologique qui présentent le plu...

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