Face aux crises, le soutien au rebond des chefs d'entreprise doit dépasser le stade des paroles

OPINION. Les chefs d'entreprise sont un maillon essentiel de la chaîne économique et du fonctionnement de nos sociétés occidentales. Alors que la visibilité n'a jamais été aussi faible, il faut arrêter de stigmatiser l'échec. Il faut que les entrepreneurs continuent à oser pour développer leurs activités et créent encore plus de valeur. Par Julien Mouchet, Directeur général des Rebondisseurs Français.
(Crédits : Reuters)

Comme tous les Français, les chefs d'entreprise sont malmenés par le contexte économique. Crise sanitaire, sortie du "quoi qu'il en coûte", tensions sur l'emploi, problèmes d'approvisionnement, inflation des matières premières et composants élémentaires, guerre en Ukraine, période électorale... Les raisons sont nombreuses de douter de sa capacité à se développer et d'attendre pour agir. Car faute d'un horizon dégagé permettant de disposer de prévisions relativement robustes, les décisions à prendre sont encore plus risquées que par le passé. Comment prendre des risques quand l'horizon est totalement bouché ?

Développer une entreprise, c'est aussi créer de la valeur pour toute la société

L'enjeu pourtant est que les chefs d'entreprise n'arrêtent pas leurs projets et continent de prendre des décisions. Le contraire aurait des répercussions lourdes pour l'économie comme pour les citoyens. Car un chef d'entreprise qui ne décide plus ne crée plus d'emplois et ne remplit plus les caisses de l'État en s'acquittant de la TVA et des différents charges sociales et fiscales dues. Il cesse de créer de la valeur.

Pour éviter cette spirale négative dans une période marquée par l'incertitude et l'imprévu d'une part, et par les tensions sur le pouvoir d'achat d'autre part, il est plus que jamais temps de soutenir le rebond des entrepreneurs. Et pour cela, il faut commencer par arrêter de stigmatiser ceux dont le projet échoue.

Pour que les entrepreneurs osent, il faut qu'ils soient convaincus que le risque pris ne leur portera pas préjudice pour la suite si jamais les résultats n'étaient pas à la hauteur des attentes. Il faut qu'ils soient convaincus qu'un échec n'hypothèquera pas leurs projets futurs - et leur rebond.

La force des témoignages

Pour montrer l'innocuité d'un échec sur la capacité d'un chef d'entreprise à créer de la valeur, l'une des solutions simples est de donner la parole à ceux qui l'ont vécu. Plus les chefs d'entreprise seront nombreux à témoigner, plus il sera évident que l'échec n'est pas synonyme de mort de l'entrepreneur mais que c'est un passage quasi obligé de la vie du dirigeant.

Tous les entrepreneurs emblématiques régulièrement cités en modèle ont connu des échecs, et ils n'hésitent pas à raconter leurs rebonds car c'est comme ça qu'ils ont créé de la valeur. Plus il y aura de témoignages, plus ce qui était considéré hier comme un beau discours deviendra une évidence. La normalité de l'entrepreneur sera « j'entreprends, je prendre des risques, j'assume les conséquences de ces risques, parfois j'échoue mais toujours je rebondis pour continuer à créer de la valeur pour mon entreprise, mes collaborateurs, dans l'économie française... »

Pour que les chefs d'entreprise continuent à oser investir et recruter, il faut qu'ils ne craignent pas d'échouer pour de mauvaises raisons et qu'ils cherchent à détecter les signaux faibles pour éviter de commettre des erreurs.

L'entrepreneur qui rebondit est un entrepreneur à succès. Pour cela, il faut que l'échec soit remis à sa juste place, qu'il ne soit pas l'alpha et l'oméga de la carrière d'un entrepreneur mais qu'il constitue la force de l'expérience et de la résilience. Il faut que la France valorise davantage le rebond et en fasse une valeur cardinale de l'entrepreneuriat.

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Commentaire 1
à écrit le 13/04/2022 à 10:21
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Quoi vous vous saignez et pourtant vous ne gagnez plus de blé ? Ben donnez votre foie bon sang ! C'était un message de l'UERSS empire prévu pour durer mille ans mais ce serait étonnant. #nousnesommespasdesbangladais

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