Feux de Brousse : Belmondo, lui, avait la baraka !

CHRONIQUE. Ingénieur, éditeur, observateur attentif des sociétés, du monde et des gens, Jean Brousse, corrézien, bretteur de mots, a publié "Deux mois ferme", collection de ses chroniques quotidiennes du confinement. Il tient dans La Tribune une revue de la crise politique et sanitaire, intitulée comme il se doit Feux de... Brousse.
(Crédits : Jean Brousse LT)

Quelle semaine ! Vraie semaine de rentrée. Comme avant. Embouteillages dans un Paris trop bruyant enveloppé dans la moiteur d'un climat quasi-tropical par les caprices d'une météo malicieuse. Le spectre du risque sanitaire semble s'évanouir. Les particules fines vont revenir, pourvu que les écolos trouvent leur candidat.

On attendait avec une impatience non dissimulée le discours programmatique de Xavier Bertrand depuis Châlons-sur-Marne, pardon, Châlons-en-Champagne où il est né. Et patatras, au moment où il prend la parole, la France abasourdie apprend avec désarroi et tristesse la mort de Jean-Paul Belmondo. Le Bébel national, départ que l'on craignait mais qu'on ne peut pas croire, départ qui ajoute à la longue liste des héros disparus avec la fin tardive d'un vingtième siècle salement usé, depuis les lointaines trente glorieuses jusqu'au terrorisme et aux gilets jaunes.

Caramba ! La nouvelle engloutit les idées révolutionnaires de Bertrand pour la France ... Pas de chance, dommage pour un candidat à la plus haute fonction ! Mais peut-être que « la chance, ça n'existe pas » (Borsalino).

Belmondo, lui, avait la baraka ... Et la méritait, parce qu'il l'attirait. Tout aura été dit sur l'acteur, le cascadeur, le boxeur, le séducteur, le charmeur, le sale gosse, l'enfant gâté et le professionnel ... Retenons qu'il était certes fantaisiste, mais précis, pro, consciencieux, généreux, respectueux des autres. Cabot, mais pas fier. On n'est décidément pas obligé de se prendre au sérieux pour faire sérieusement des choses sérieuses ! Belle leçon.

Au même moment démarrait le nouveau « procès du siècle », le procès des assassins du 13 novembre 2015. Neuf mois de débats, de témoignages, de procédures, d'incidents et d'interruptions de séances. Procès géant, procès choc, procès fleuve : le temps d'une grossesse et celui d'une campagne présidentielle à venir. Peu de chance donc que l'on y oublie la sécurité dans les thèmes essentiels à aborder. Puisse le seul acteur vivant de la tragédie ne pas voler le statut de star si justement incarné par le Magnifique !

Retenons pour l'instant des premiers témoignages ceux où des hommes et des femmes, simples spectateurs d'un concert de rock, flics, passants affolés ou voisins mobilisés ont su, capables d'oublier leurs egos, faire preuve de courage et se retrouver pour affirmer et exercer dans un élan collectif quelques valeurs universelles de l'humanité.

Dans l'urgence, l'intérêt général prime. Pas de primaires douloureuses, pas de chicayas meurtrières, pas de divisions stériles... A propos, la première tentative de départage des écolos aura elle aussi souffert de l'encombrement médiatique conjoncturel. Retenons-en simplement que les postulants auront enfin parlé... d'écologie. Il était temps de répondre aux inquiétudes en la matière des futurs électeurs.

Ainsi les divisions, les antagonismes, les haines portés par des ambitions inutiles, mal comprises et mal conduites ne nourrissent pas le bien-être et la sérénité.

« Si vous n'aimez pas la mer, si vous n'aimez pas la montagne, si vous n'aimez pas la ville ... (Si vous n'aimez pas la campagne, les gens, les autres, tous les autres, la vie, toute la vie ... si vous n'aimez pas tout court ... ndlr). Allez-vous faire foutre ! » (A bout de souffle).

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