Fisher Investments France passe en revue les énergies renouvelables

D’après les observations de Fisher Investments France, les énergies renouvelables font l’objet d’un réel engouement dans les publications financières. Les investisseurs particuliers peuvent être intéressés par ce secteur du marché dit d’avenir, dans l’espoir d’engranger des rendements importants en raison de l’attention accrue portée aux questions du changement climatique – le tout en contribuant à financer le passage à de nouvelles sources d’énergie, telles que l’énergie solaire et éolienne. Cependant, l’énergie renouvelable est un secteur naissant, ce qui rend difficile, à notre sens, d’anticiper ses impacts positifs et négatifs à l’avenir. Nous pensons que les investisseurs ont tout intérêt à comprendre les énergies renouvelables et les facteurs qui les influencent afin d’éviter des erreurs d’investissement.
(Crédits : DR)

Malgré l'absence de définition standardisée d'énergie renouvelable, l'analyse des marchés de Fisher Investments France a montré qu'elles désignent généralement des sources d'énergie qui ne nécessitent pas de brûler de combustibles fossiles. La définition de l'Union européenne comprend les énergies suivantes : énergie éolienne, solaire et hydroélectrique, énergie marine et géothermique, biomasse et biocarburants.[i] Si l'énergie nucléaire est incluse dans la taxonomie de la durabilité de l'UE, elle est définie séparément des énergies renouvelables.[ii]

Cependant, malgré la couverture médiatique accrue dédiée aux énergies renouvelables, les combustibles fossiles dominent toujours le secteur mondial de l'énergie où il est possible d'investir. Le pétrole, le gaz et les combustibles consommables représentent 95,7 % du secteur de l'énergie du MSCI World.[iii] Les 4,3 % restants sont constitués d'équipements et de services énergétiques, dont une grande partie sont liés aux combustibles fossiles (par exemple, les producteurs d'équipements de forage pétrolier).[iv] Certes, certaines entreprises du secteur énergétique de l'indice peuvent avoir des divisions dédiées aux énergies renouvelables, mais d'après l'expérience de Fisher Investments France, il est difficile d'identifier les flux de revenus de ces divisions - et la plupart d'entre elles ne représentent qu'une infime partie des activités de ces entreprises. Par ailleurs, les entreprises « pure player » dans le secteur des énergies renouvelables, c'est-à-dire celles qui tirent la majeure partie de leurs revenus de ces énergies ou qui ont des liens avec ce secteur, sont dispersées à travers divers secteurs. Ces entreprises - par exemple, les producteurs de panneaux solaires ou les fabricants d'éoliennes - peuvent être classées dans les secteurs des services publics, de la technologie ou de l'industrie.

Bien que les entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables soient dispersées dans différents secteurs, Fisher Investments France estime que bon nombre des facteurs qui influencent leurs bénéfices sont similaires à ceux des entreprises du secteur de l'énergie. Prenez les facteurs politiques, tels que les lois fiscales et crédits d'impôt, les subventions gouvernementales ou encore les événements géopolitiques. L'invasion de l'Ukraine par la Russie et la crainte de coupures de gaz en Europe ont suscité des appels à l'indépendance énergétique européenne, par exemple.[v] D'après notre analyse des publications financières, cela a conduit à des discussions accrues sur l'investissement des gouvernements dans les entreprises spécialisées dans l'énergie renouvelable. Cela pourrait permettre à ces entreprises de susciter l'intérêt du public et d'attirer les investisseurs, stimulant ainsi le sentiment.[vi] Les progrès technologiques sont un autre moteur. Les progrès réalisés dans ce domaine peuvent aboutir à de nouvelles technologies destinées aux énergies renouvelables ou permettre d'améliorer l'efficacité et le coût, entre autres, des technologies existantes.

Les chaînes d'approvisionnement et les coûts de production ont également un impact sur les entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables. La production d'équipements pour les énergies renouvelables repose sur de vastes réseaux de fabricants, de distributeurs et de mineurs. Les perturbations de la chaîne d'approvisionnement ou la hausse des coûts pourraient faire des énergies renouvelables une source d'énergie relativement plus onéreuse, ce qui pourrait peser sur la demande. La demande croissante de véhicules électriques (VE), par exemple, a entraîné une augmentation de la demande de minéraux entrant dans la composition des batteries de VE, notamment le lithium, le nickel et le cobalt.[vii] Les coûts de ces composants minéraux peuvent avoir une incidence sur les coûts de production et les prix des VE.

En raison de l'effet de substitution - c'est-à-dire la tendance des consommateurs à remplacer un bien ou un service par une alternative plus abordable - nous pensons que des prix du pétrole et du gaz relativement bas peuvent entraîner une baisse de la demande des énergies renouvelables, et inversement. Ainsi, lorsque Fisher Investments France examine les énergies renouvelables, nous pensons qu'il est important de rappeler que rien ne les distingue particulièrement des autres catégories d'investissement.

Même si vous êtes optimiste sur l'avenir des énergies renouvelables, Fisher Investments France pense que, puisque le secteur en est à ses premiers pas, il est difficile de prévoir ses retombées positives et négatives. Selon le classement de la production mondiale d'énergie par source établie par l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les énergies renouvelables (éolienne, solaire, biocarburants et déchets, et hydroélectricité) ne représentent que 14 % de la consommation mondiale (selon les données de 2019).[viii] L'énergie nucléaire environ 5 %.[ix] Les combustibles fossiles ? Environ 81 %.[x] En outre, les entreprises « pure player » ne constituent pas une grande partie de l'univers investissable. Pensez-y : l'indice MSCI Global Alternative Energy comprend des sociétés qui tirent 50 % ou plus de leurs revenus des énergies alternatives (que le fournisseur de l'indice MSCI définit comme plus propres que les combustibles fossiles).[xi] La capitalisation boursière de cet indice (soit la valeur des actions en circulation) équivaut à environ 9,0 % du secteur mondial de l'énergie, soit 0,5 % de l'indice MSCI World.[xii] Il y a donc relativement peu d'entreprises « pure player », et la plupart d'entre elles sont de très petite taille (c'est-à-dire qu'elles ont une capitalisation boursière relativement faible par rapport aux entreprises diversifiées).

Nous pensons que les investisseurs peuvent prendre un risque spéculatif lorsqu'ils font le choix d'investir dans de petites entreprises qui ne sont pas encore rentables. Bien que Fisher Investments France ne soit ni en faveur ni contre l'investissement dans les énergies renouvelables, des entreprises plus importantes, qui ne sont pas des « pure-players », peuvent avoir une exposition à l'espace et une plus grande flexibilité financière qui peut atténuer certains risques associés aux entreprises « pure player » de taille plus réduite. Parmi les autres facteurs à prendre en compte, citons les perturbations causées par les innovations du secteur privé et le risque d'investir dans des technologies dépendantes des subventions publiques - ce soutien pouvant s'estomper en cas de changement du sentiment politique - comme le révèle notre étude de l'histoire des marchés.

Nous pensons que l'investissement dans les énergies renouvelables est une bonne chose. Toutefois, selon Fisher Investments France, les investisseurs ont tout intérêt à prendre en compte l'étendue du secteur, ce que l'on sait ou non de son évolution future et la manière de gérer le risque de concentration.

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Fisher Investments France est le nom commercial utilisé par Fisher Investments Luxembourg, Sàrl en France (« Fisher Investments France »). Fisher Investments Luxembourg, Sàrl est une société à responsabilité limitée constituée au Luxembourg sous le numéro B228486 opérant également sous le nom Fisher Investments France (« Fisher Investments France »). Son siège social est sis à l'adresse suivante : K2 Building, Forte 1, 2a rue Albert Borschette, Troisième étage, L-1246 Luxembourg. Fisher Investments France est agréée en tant que société d'investissement par la Commission de Surveillance du Secteur Financier (« CSSF ») et en tant qu'intermédiaire en assurance auprès du Commissariat aux Assurances (« CAA ») et de l'ORIAS (sous le numéro 2020CM004). La succursale française de Fisher Investments France  est immatriculée au Registre du commerce et des sociétés de Paris sous le numéro 853 467 207. S'agissant de ses services de gestion de portefeuille discrétionnaire, Fisher Investments France externalise à ses sociétés apparentées une partie des fonctions quotidiennes de gestion de portefeuille, de conseil en investissement et de trading.

Ce document reflète les opinions générales de Fisher Investments France et ne doit pas être considéré comme une recommandation personnalisée ou comme un reflet de la performance obtenue par ses clients. Rien ne garantit que Fisher Investments France maintiendra ces opinions, qui sont susceptibles de changer à tout moment si de nouvelles informations ou analyses lui sont communiquées ou en cas de réévaluation de celles-ci. Les informations contenues dans le présent document ne constituent en aucun cas une recommandation ou une prévision quant à l'évolution des conditions de marché. Elles sont fournies à titre purement indicatif. La situation actuelle ou future des marchés peut différer considérablement de celle présentée ici. De plus, aucune garantie n'est donnée quant à l'exactitude des hypothèses formulées à des fins d'illustration dans le présent document.

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[i] Source : Parlement européen, Fiches d'information sur l'Union européenne. « Renewable Energy », consulté le 12/10/2022.

[ii] « EU Taxonomy to Include Nuclear Energy, Recognizing Its Role in Global Decarbonization », équipe média du NEI, NEI, 06/07/2022.

[iii] Source : FactSet, en date du 12/10/2022. Indice MSCI World - Pondérations des composants du secteur de l'énergie.

[iv] Ibid.

[v] « The Guardian View On Russian Gas: A Compelling Reason To Go Green », éditorial, The Guardian, 27/07/2022.

[vi] Ibid.

[vii] « Renewable Energy Is Surging, But Trouble Looms », Benjamin Storrow, E&E News, 28/06/2022. Consulté via Scientific American, le 12/10/2022.

[viii] Source : Agence internationale de l'énergie. « Total Energy Supply (TES) by source, 1990 - 2019 », consulté le 12/10/2022.

[ix] Ibid.

[x] Ibid.

[xi] « MSCI Global Environment Indexes Methodology », MSCI, novembre 2013, et « MSCI Global Alternative Energy Index (USD) », MSCI, 30/09/2022.

[xii] Source : FactSet. Affirmation basée sur le secteur de l'énergie du MSCI World et la capitalisation boursière du MSCI World, au 30/09/2022, et « MSCI Global Alternative Energy Index (USD) », MSCI, 30/09/2022.

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