
2014 : le digital et les réseaux sociaux sont en train de gagner en importance, mais les marques font encore appel à des stagiaires ou pigistes pour gérer leurs pages Facebook et Instagram. Jean-François Magne et Boris Manier, forts de carrières dans le conseil, le digital et les sociétés de services en informatique, décident de créer une agence d'un nouveau genre. « Nous nous sommes dit que la communication digitale et les réseaux sociaux étaient une branche inexploitée du conseil, qui était plutôt installé sur les sujets IT ou de transformation des organisations », se souvient Jean-François Magne. « Nous avons voulu mixer l'excellence et l'expertise du conseil, la réactivité en termes de staffing d'une SSII et la créativité et les codes d'une agence de com. Tout en évitant leurs écueils : les cabinets de conseil purs sont trop formatés et coûteux, inadaptés à des clients de l'audiovisuel par exemple, et les SSII et agences de com ont des méthodes de management effroyables. » « Ces dernières sont parfois trop axées publicité et ne respectent pas toujours les contraintes des clients sous couvert d'un message percutant mais inadapté », ajoute Boris Manier.
« Nous avons choisi de nous différencier, en ayant des consultants qui intègrent les équipes des clients et sont majoritairement sur place », explique Jean-François Magne. C'est cette proximité qui permet à l'agence de s'adapter à l'entreprise et de cerner ses besoins. « La vérité est chez le client. Même si nous leur apportons la créativité, la méthodologie et la stratégie avec un point de vue extérieur, il faut que cela soit compatible avec leur ADN, leur manière de communiquer et leur budget. »
Une décennie de bouleversement sur les réseaux sociaux
Il y a dix ans, les entreprises voulaient se lancer sur les réseaux sociaux, mais sans trop investir. Depuis, les choses ont beaucoup évolué. « Nous nous sommes lancés à une période où les médias et l'audiovisuel, nos secteurs de prédilection, ont décidé d'investir massivement dans l'accompagnement sur les réseaux sociaux », explique Jean-François Magne. En effet, les usages changent et la télévision classique est moins regardée. Désormais, on veut la regarder quand on veut, où on veut, sur n'importe quel support et gratuitement ou presque « Leur business model traditionnel était remis en question, et donc, très rapidement, nous avons été très sollicités, et avons eu de plus en plus d'activité d'année en année pour capter l'audience aussi sur les réseaux sociaux avec des expériences audiovisuelles nouvelles et complémentaires »
« Ce sont des clients très exigeants, notamment sur la partie vidéo qui est le contenu qui fonctionne le mieux sur les réseaux sociaux. Une vidéo est partagée douze fois plus qu'une image associée à un texte. Cette exigence a permis de faire grandir l'agence et notre expertise, et d'attaquer d'autres secteurs. » Depuis deux ans, l'agence travaille avec des radios, mais aussi des groupes bancaires, industriels, la mode et le luxe, etc.
En une décennie, l'accompagnement des réseaux sociaux s'est transformé. « Le secteur s'est beaucoup professionnalisé », confirme Jean-François Magne. « Au début, on demandait de belles plumes qui savaient poster des textes accrocheurs sur Facebook. Aujourd'hui, les compétences requises sont le tournage, le montage et l'incarnation face cam. Derrière, il y a aussi des chefs de projets digitaux, des responsables produit et des responsables marketing pour que la stratégie soit déclinée de bout en bout, jusque dans les résultats. » Et cela s'est traduit dans l'équipe de l'agence. « Depuis plusieurs années, nous avons été rejoints par des profils plus créatifs, axés sur la vidéo, le motion design ou le graphisme », détaille Boris Manier.
Prise de conscience des clients
À l'inverse de beaucoup de secteurs, les réseaux sociaux ont été affectés de façon plutôt positive par la crise sanitaire. « Nous avons eu une suractivité, car il a fallu maintenir les réseaux sociaux à plusieurs millions de followers de nos clients », raconte Jean-François Magne. L'agence accompagne par exemple les réseaux de France Télévisions Sport. « Sans activité sportive, il a fallu être créatifs pour aller chercher du contenu et maintenir la communauté, qui était très présente car tout le monde était à la maison, avec les réseaux sociaux comme seule fenêtre sur le monde. » L'agence a donc dû redoubler d'efforts pour s'adapter, tout en mettant en place le télétravail.
Mais cette période lui a permis d'évoluer, et surtout, elle a provoqué une prise de conscience chez les clients sur l'importance de la communication digitale. « Les réseaux sociaux sont devenus le premier canal de communication des marques, et il doit être structuré et accompagné. Les budgets autour des réseaux sociaux ont fortement augmenté avec le Covid. » À contre-courant de beaucoup d'entreprises qui ont choisi de faire des économies d'échelle du fait du télétravail, On Ze Air a déménagé fin 2022 dans des locaux plus grands pour pouvoir accueillir tous les nouveaux salariés.
Prendre soin de ses salariés pour réussir
Dès sa création, On Ze Air a pris le contrepied des entreprises dont elle s'inspirait pour miser sur le bien-être au travail comme vecteur de performance. « Nous avons pris le parti risqué d'embaucher quasiment systématiquement en CDI et de proposer des vraies carrières chez nous », souligne Jean-François Magne. « Cela nous a donné un avantage concurrentiel face à d'autres agences qui proposent des contrats précaires comme des piges, du CDD ou du freelancing. » Cette stabilité est rassurante pour les candidats, mais aussi pour les clients qui se retrouvent face à des consultants qui n'ont pas peur de la fin de mission : « On nous dit souvent que nos consultants sont plus souriants et motivés. »
« Nous sommes persuadés que le bien-être au travail et la performance sont plus que compatibles », poursuit-il. « Nous avons toujours essayé de bien payer, notamment pour attirer les meilleurs candidats. Chaque année, nous essayons de valoriser le travail de nos consultants et nous nous remettons en question pour faire mieux. » Grâce à une expertise en diversité et en accueil de la différence dans l'entreprise, le cofondateur a contribué à mettre en place un management axé sur les différences, pour en faire une force. « De ce fait, ces valeurs très humaines sont apparues logiquement lorsque nous avons créé On Ze Air », raconte Boris Manier.
Cette volonté se traduit sur plusieurs axes au sein de l'agence, qui compte aujourd'hui plus de 45 salariés. D'abord la parité : il y a 62% de femmes dans l'entreprise. Les processus de recrutement sont anti-discriminants et se basent uniquement sur les compétences et le savoir-être. « Nous sommes même favorables à avoir des gens qui n'ont pas le même parcours, les mêmes origines ou le même regard, car ce mix de cerveaux est bon pour la créativité », met en avant Jean-François Magne.
Une atmosphère attractive pour les candidats
Cette mentalité est ressentie par les employés d'On Ze Air, comme Mélody Leroux, responsable du développement : « J'étais consultante, donc j'ai vécu les écueils qu'ils évoquaient. Ici, ce qui fait la différence, c'est que l'on considère les gens, et que l'on met l'humain en avant plus que le profit. Quand je dis à des clients ou des prospects que l'on recrute en CDI, cela leur fait souvent écarquiller les yeux. Quand on parle de bien-être au travail, cela a tendance à faire rire mon interlocuteur, car cela paraît très à la mode, mais il y a de vraies actions derrière. Le management n'est pas du tout pyramidal, les boss sont accessibles et à l'écoute. »
Autre preuve du bien-être des employés ? La cooptation spontanée est un fort levier de recrutement de l'agence. « Et sans rémunération, il n'y a donc pas de motivation à s'enrichir en proposant un candidat », explique Mélody Leroux. « Et on ne propose pas à un ami une entreprise où on ne se sent pas bien. »
De quoi attirer les futurs candidats. « Faire du consulting sur le digital est vraiment un accélérateur de carrière, car nos consultants travaillent à la fois pour une PME à forte croissance et chez différents clients grands comptes très structurés », souligne Jean-François Magne. « Ils deviennent de vrais caméléons, et à la sortie, ont souvent des opportunités incroyables. Beaucoup de nos anciens consultants sont aujourd'hui à la tête des réseaux sociaux de certains clients. »
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