Attention au piège du déblocage de la participation

Obsédé par le pouvoir d'achat, le gouvernement a repris une idée déjà appliquée momentanément par le passé : ouvrir les vannes de la participation et autoriser les salariés à toucher immédiatement les sommes qui auparavant restaient bloquées cinq ans. Cette liberté de choisir, chaque année, entre le versement de la participation et le blocage est une étrange réponse à la baisse du pouvoir d'achat. Cela revient à dire : « Piochez dans vos économies, vous vous sentirez moins pauvres. » Une vision à court terme qui veut agrémenter le quotidien en taillant dans l'épargne de précaution et la retraite par capitalisation. Reste que, fiscalement, la formule proposée est peu avantageuse puisqu'elle amène à renoncer à l'exonération d'impôt dont bénéficient la participation et les éventuelles plus-values engrangées au terme des cinq ans. Dans le cas d'une distribution immédiate, les sommes versées viennent s'ajouter au revenu imposable. Si votre taux marginal d'imposition atteint les 30 %, l'option pour le déblocage est avant tout un beau cadeau pour le percepteur ! D'autant que diverses circonstances permettent d'ores et déjà de récupérer vos avoirs en conservant l'exonération fiscale : acquisition d'une résidence principale, mariage, pacs, création ou reprise d'entreprise, cessation du contrat de travail ou des droits au chômage. Bien sûr, dans une pure logique d'investisseur, reprendre à son compte la gestion de ses placements peut faire sens. L'offre de FCPE n'est pas toujours complète et performante et l'idée d'investir son épargne dans le capital de l'entreprise qui vous emploie revient à mettre tous ses œufs dans le même panier. Mais le besoin d'une épargne à long terme demeure...
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