Ralentissement de la croissance pour l'assurance-vie en France

La menace d'un changement fiscal plane et la croissance de la collecte devrait ralentir.
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L'inquiétude était perceptible à la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA) lors de la présentation du bilan 2010 jeudi. Les cotisations globales ont certes progressé de 3,8 % l'an passé, à 207,2 milliards d'euros, mais plus faiblement qu'en 2009. Les assurances de personnes qui tiraient le marché, progressent en effet moins vite qu'auparavant (+ 4,5 % en 2010). Et la croissance de l'assurance-vie devrait encore se ralentir en 2011 pour atteindre « entre 0 et 4 % » selon Jérôme Cornu, directeur des études à la FFSA. Ce relatif pessimisme résulte de la hausse prévue du rendement du livret A et d'une baisse attendue du taux d'épargne des ménages, qui a déjà chuté à 16 % en 2010. La place de l'assurance-vie (1330 milliards d'encours à fin 2010) reste toutefois prépondérante dans l'épargne des Français. « Les flux financiers des ménages en 2010 s'élèvent à 130 milliards d'euros, dont 70 % en assurance-vie » explique Jean-François Lequoy, délégué général de la FFSA. Mais les assureurs redoutent une hausse de la fiscalité sur les contrats en 2011. Or ils estiment que les allégements fiscaux dont bénéficie l'assurance-vie ne représentent « que 1,2 milliard d'euros en moyenne par an ». De plus, un point de taxation supplémentaire sur les plus-values dégagées des contrats d'assurance-vie ne rapporterait, selon les calculs de la FFSA « que 30 millions d'euros supplémentaires ».

« Mauvais signal »

Taxer plus serait donc, selon la profession, un mauvais signal à envoyer alors que « l'assurance-vie représente plus de la moitié de l'épargne longue en 2010 ». Le président de la FFSA, Bernard Spitz, a par ailleurs insisté sur le rôle des assureurs dans le financement de l'économie : 56 % de leurs placements sont investis dans des actifs d'entreprises (actions et obligations), « ce qui fait presque 1.000 milliards d'euros ». De plus, « un tiers de la dette française est financé par les assureurs » a-t-il ajouté. Répondant ainsi aux propos du président de la République qui a déclaré mardi à Saint-Nazaire : « Il est indispensable que l'assurance-vie, qui bénéficie d'avantages fiscaux importants, contribue davantage au développement de nos entreprises. » Dans cette optique, Bercy prépare le cadre d'un nouveau contrat d'assurance-vie multisupport qui pourrait bénéficier d'avantages fiscaux en contrepartie d'un investissement minimum de 12 % en actions.

 

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