À moyen terme, les investisseurs institutionnels privilégient les classes alternatives

Une étude de bfinance auprès d'investisseurs institutionnels montre une réduction des expositions aux actions et obligations.
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Fin juin 2010, les investisseurs institutionnels (zinzins) étaient, à court terme, positifs sur les obligations et négatifs sur les actions. Six mois plus tard, leurs intentions d'investissement ont changé. Il est vrai qu'entre-temps la crise de la dette souveraine dans la zone euro est passée par là et que les perspectives de gain sur les actions se sont améliorées. Les « zinzins » ont donc fait preuve de réactivité en changeant leur fusil d'épaule.

Toutefois, « les intentions des investisseurs institutionnels sur trois ans n'ont pas varié, note Emmanuel Léchère, responsable des études chez bfinance. Ainsi, sur les actions et les obligations, ils sont plus nombreux à envisager une réduction de leur exposition [27 % et 29 %] qu'une hausse [14 % et 20 %] ». C'est l'une des conclusions de la cinquième édition du « Pension Funds & Insurance Asset Allocation Survey », réalisée par bfinance auprès de 50 « zinzins » (aucun français) représentant 149 milliards d'euros d'actifs sous gestion. Le cabinet de conseils spécialisé en sélection de gérants constate également que les répondants souhaitent toujours, pour des questions de diversification, se renforcer sur des classes d'actifs dites alternatives, à liquidité moins réduite, comme l'immobilier, les infrastructures, le private equity (capital-investissement). « C'est une tendance observée depuis plusieurs mois, remarque Emmanuel Léchère. Avec un horizon d'investissement plus long, ces classes d'actifs correspondent davantage au passif des fonds de pension. » Sur trois ans, les intentions d'investissement des répondants sur l'immobilier, les infrastructures et le capital-investissement sont positives (+ 37 %, + 33 % et + 18 %). À titre d'exemple, Calpers a réalisé un gain de 29 % en 2010 sur ses placements en private equity. Mais si les intentions sont positives, rentrer sur ces classes d'actifs demande du temps, de l'analyse pour rechercher le meilleur couple rendement-risque.

Succès de la dette émergente

La diversification du risque passe aussi par une exposition moindre aux marchés domestiques. Les investisseurs n'hésitent plus à aller chercher des classes d'actifs sur d'autres marchés, notamment émergents. La dette émergente rencontre ainsi un vif succès, celle-ci étant considérée par certains fonds souverains comme un refuge à long terme en période d'incertitude face aux principales monnaies de réserve, indique une étude de State Street sur leurs stratégies d'investissement.

Enfin, le changement d'allocation est également synonyme de changement de gérants. Traditionnellement, la première raison avancée est la sous-performance. Pour 2011, c'est l'arrivée à échéance des mandats, indique bfinance.

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