Le groupe nordiste, siégeant à Renescure dans le Nord, avait annoncé dès le mois de mai qu'il ne tiendrait pas ses objectifs. Le bénéfice net du groupe agroalimentaire nordiste a baissé de près de 25 %, soit une perte de 7 à 10 millions d'euros. Et la perte est évidemment à imputer directement à la crise de la Covid-19. D'abord parce que le protocole sanitaire a entraîné des coûts supplémentaires. On pense d'abord à l'achat de masques et de gel hydro-alcoolique en quantité mais c'est toute l'organisation de la production qui a été chamboulée, quasiment toutes les lignes de production ayant dû ralentir.
Le manque de rotation des produits surgelés a impliqué qu'il faille stocker plus longtemps, ce qui représente un surcoût au final. Le groupe a également attribué une prime de 600 euros aux salariés qui ont fait tourner les usines en pleine crise sanitaire. Ensuite, la perte s'explique aussi parce que la crise sanitaire a accentué la tendance des consommateurs qui ont acheté plus de conserves et de légumes surgelés (sous les marques Bonduelle et Cassegrain en Europe).
Manque de débouchés
Du coup, les rayons produits frais « prêt à consommer » des grandes surfaces ont manqué de débouchés. La restauration hors foyer (commerciale et sociale), qui était en croissance à fin février, a également vu ses ventes chuter de façon vertigineuse. Toutefois, pour l'ensemble de l'Europe (45,5 % de l'activité), les évolutions des différents produits se sont compensées pour rester stables (+ 0,2 % en données publiées et 0,3 % en données comparables).
« Hors Europe, les activités de longue conservation ont bénéficié d'abord d'achats de précaution de la part des consommateurs puis d'une activité restant soutenue, indique Bonduelle dans son communiqué. Aux Etats-Unis, le segment du frais orienté sur les habitudes de consommation nomade (« bowls ») souffre particulièrement. » En dehors des frontières de l'Europe, Bonduelle a enregistré une activité en hausse de + 5,1 % en données publiées et de + 2,3 % en données comparables.
Objectif de croissance
Début septembre, Bonduelle était encore optimiste en se fixant un objectif de croissance du chiffre d'affaires « sensiblement équivalent » à celui du dernier exercice. Sauf que les dernières mesures de reconfinement, avec la fermeture à nouveau des restaurants et des cantines, devraient faire chuter l'activité des activités hors restauration, déjà en baisse de près de 10% par rapport à l'année dernière.
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