Anne Hidalgo veut placer la transition écologique au cœur de son second mandat

Par César Armand  |   |  715  mots
Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la ville de Paris et directeur de campagne, vient de publier Paris n'est pas une ville, c'est un monde. (Crédits : CHARLES PLATIAU)
La maire de Paris doit officialiser samedi soir qu'elle sera candidate à sa réélection. Ses équipes déclarent vouloir faire de la transition environnementale le fil rouge du prochain mandat. Son premier adjoint et directeur de campagne, Emmanuel Grégoire, promet déjà des "propositions extrêmement innovantes" sur le logement et des "annonces fortes" sur la mobilité.

C'est un secret de polichinelle: Anne Hidalgo sera candidate à sa réélection. Selon nos informations, la maire de Paris devrait l'officialiser dans les colonnes du Parisien samedi soir en partie, dimanche matin en intégralité, avant une prise de parole lundi soir devant l'association acquise à sa cause "Paris en commun".

En attendant, son premier adjoint Emmanuel Grégoire, qui est officiellement directeur de campagne de la majorité sortante, vient de publier Paris n'est pas une ville, c'est un monde, un livre de 287 pages paru aux éditions Les Petits Matins.

"J'ai commencé à l'écrire dès le début du mandat, raconte l'élu local à La Tribuneavec comme fil rouge, la transition environnementale et le projet de maintenir Paris dans le peloton de tête."

Un "fil rouge" : la transition environnementale

Dans ce domaine, Emmanuel Grégoire érige trois priorités pour le prochain mandat: la réduction de la place de la voiture, le changement du modèle d'urbanisme et la promotion de la philosophie des communs.

En d'autre termes, "mettre la marche et le vélo" au cœur des mobilités, "sortir de la construction-déconstruction au profit de la rénovation-réhabilitation" en mettant l'accent sur les matériaux biosourcés, et "substituer une philosophie d'usage à une philosophie de propriété" en insistant sur le réemploi.

Pour autant, EELV, allié des socialistes depuis 2001, ne trouve pas l'exécutif actuel assez "vert" à son goût. "Comme en 2014, nous trouverons un accord qui mettra en exergue nos désaccords", réplique Emmanuel Grégoire.

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Des "propositions extrêmement innovantes" sur le logement

En revanche, s'il y a un chiffre sur lequel tout le monde s'accorde, c'est celui de 53.000 habitants en moins à Paris entre 2012 et 2017. "La baisse de population s'explique par la diminution du taux de naissances et l'augmentation du nombre de décès", avance le premier adjoint de la ville de Paris.

Aussi récuse-t-il une politique du logement qui ferait fuir les classes moyennes, exclues des logements sociaux car trop riches et du parc privé car trop pauvres. "L'Atelier parisien d'urbanisme (APUR) estime que Paris a perdu des dizaines de milliers de logements au profit de deux usages problématiques: les résidences secondaires, qui ne sont pas louées, et les meublés touristiques", type Airbnb, insiste-t-il.

Quand il reprend sa casquette de directeur de campagne, Emmanuel Grégoire promet qu'Anne Hidalgo "continuera à construire". "Ce sera d'ailleurs la question centrale de la campagne: stop ou encore ?", prédit-il. "Nous ferons des propositions extrêmement innovantes pour répondre à l'éviction des populations éligibles au logement social"

Des "annonces fortes" sur la mobilité

En matière de transport, sujet intrinsèquement lié à l'habitat s'il en est, la maire de Paris a déjà annoncé, la semaine dernière, la gratuité des transports pour les mineurs, alors que c'est la région qui demeure l'autorité organisatrice des transports avec son syndicat Ile-de-France Mobilités (IDFM).

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"Nous avons le souci de porter un discours d'équité pour la métropole et la région", rétorque ce 10 janvier le premier adjoint d'Anne Hidalgo. "Il ne nous paraîtrait pas inutile qu'IDFM réfléchisse à cette mesure dans les autres communes et qu'il y ait des discussions qui s'ouvrent sur la base d'un financement pris en charge en partie ou totalement."

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Dans son ouvrage, Emmanuel Grégoire, chargé du budget à l'Hôtel de Ville, revendique d'ailleurs le versement de 392 millions d'euros en 2019 à Ile-de-France Mobilités, "bien plus que les contributions cumulées des autres départements franciliens". Paris étant, rappelons-le, tant une ville qu'un département, de par son statut dit d'exception.

Pour le reste des idées sur cette thématique, le directeur de campagne se borne à vouloir réserver la primeur des annonces à sa candidate. Tout juste lâche-t-il qu'il y aura des "annonces fortes" sur le périphérique. Ainsi, professe-t-il que d'ici aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024, des voies pourraient être consacrées à l'autopartage, ainsi qu'aux transports en commun.

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