La télécommande 2.0 se transforme en cube

4Mod Technology dévoilera en janvier à Las Vegas sa télécommande révolutionnaire, en forme de cube. Objectif : démarcher des clients nord-américains et faire connaître le savoir-faire de cette jeune entreprise nantaise.
La télécommande en cube, une idée astucieuse pour démultiplier les possibilités d’interaction. / DR

Et si, au lieu d'une classique télécommande, le téléspectateur avait entre les mains un cube ? C'est le pari un peu fou dans lequel s'est engagée la société nantaise 4Mod Technology. L'idée part d'un constat simple :

« Avec la télévision connectée, les box intègrent de plus en plus de fonctionnalités. L'utilisateur va donc vouloir accéder à de plus en plus de services », explique son PDG, Laurent Stéphan.

D'où l'idée de créer un cube, interface idéale pouvant amener, par les différentes faces, le consommateur à utiliser toutes les potentialités offertes.

Sur la face supérieure, l'usager peut, via une surface tactile, passer d'une chaîne à l'autre. Sur la face inférieure, le bouton on/ off. Et, sur les côtés, différentes fonctionnalités. Ainsi, une face réservée aux réglages du téléviseur, là encore accessibles par une nappe tactile. Et sur les côtés, par exemple, une face pour naviguer sur Internet, là encore par le biais d'un contrôle tactile.

Pour taper une recherche, il suffit de former avec son doigt des lettres sur la face du cube. Une autre face peut être pensée pour gérer la musique ou encore la VOD (Video on Demand). Il ne s'agit ici que d'exemples.

Comme l'explique Laurent Stéphan, « nous proposons des axes, la technologie, mais c'est le client qui choisit ce qu'il veut y mettre en fonction des services qu'il propose ».

Des solutions impliquant le donneur d'ordre

Cette collaboration avec ses clients est au cœur de l'entreprise. Pour ce cube, six sociétés se sont montrées intéressées et ont signé des partenariats.

« Ce sont des acteurs qui ont besoin de se démarquer, à l'image de Free », précise Laurent Stéphan.

L'exemple de Free n'est pas neutre pour 4Mod Technology. Car si Philippe Starck a dessiné l'actuelle Freebox Révolution, l'entreprise nantaise a été à l'origine de la télécommande qui y est associée. Un objet fait en matière souple, marron, avec des incrustations colorées distinguant les numéros des chaînes ainsi que les différentes fonctions.

« Durant neuf mois, nous avons travaillé pour arriver à mettre au point l'enveloppe élastomère, précise Laurent Stéphan. Mixer des couleurs sur un même support a demandé beaucoup de recherche. »

C'est aussi 4Mod Technology qui a fait rentrer dans ce projet la détection de mouvements, sorte de « souris dans l'air », en associant la société grenobloise Movea. Via cet exemple - important pour la société puisque Free représente 40% de ses 13 millions de CA -, c'est l'approche de 4Mod Technology qui se trouve ainsi synthétisée :

« Nous sommes dans du co-design, au sens où nous apportons des solutions à des besoins, avec l'implication du donneur d'ordre. »

C'est en 2007 que Laurent Stéphan imagine son futur dans la télécommande. Directeur des ventes et du marketing chez Thomson, il voit alors l'entreprise française abandonner cette division.

« Et pourtant, je savais que cet objet allait évoluer. »

Il lance son entreprise en décembre de cette même année. La société se propose de concevoir, développer et produire - en sous-traitance - des télécommandes pour les câblo-opérateurs. Aujourd'hui, la PME compte 22 salariés, essentiellement des designers, ingénieurs et techniciens. Le capital reste à 100!% détenu par son fondateur.

« Au début, c'est parce qu'il n'y avait pas grand monde pour nous accompagner. Mais aujourd'hui, cela nous permet de garder l'autonomie sur ce que l'on veut faire », explique Laurent Stéphan.

Le PDG se refuse à préciser quel montant de son chiffre d'affaires est alloué à la R&D, préférant indiquer que 30!% des coûts salariaux sont consacrés à la recherche. Un projet comme le cube est un investissement important pour la société : 600.000 euros en deux ans et demi.

Mais 4Mod technology compte bien le rentabiliser en profitant notamment des contacts avec des clients nord-américains et s'ouvrir sur ce marché qui pour l'instant lui échappe. Une façon aussi pour elle de faire valoir sa capacité à innover sur un produit en pleine évolution : Laurent Stéphan avoue avoir ainsi une vingtaine de projets dans ses cartons.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.