C'est quoi un bon ostéopathe et quelle évolution du métier ?

Chaque année, les médecines douces connaissent des évolutions et accompagnent de plus en plus de personnes dans la gestion de leurs douleurs. La crise du Covid-19 a demandé de nouvelles adaptations de la profession. Morgane Zamora, Ostéopathe du réseau Medoucine, a répondu à nos questions lors d’une entrevue.
(Crédits : DR)

Pouvez-vous nous résumer votre parcours ?

Je m'appelle Morgane Zamora, je suis ostéopathe à Marseille, la fameuse « cité phocéenne » du sud de la France où exerce le Pr Didier Raoult dont on a beaucoup entendu parlé dans les médias ces derniers temps. Mon parcours a démarré avec l'obtention d'un Bac S, à la suite duquel j'ai intégré le Collège Ostéopathique de Provence-Aix-Marseille. Cette formation m'a permis d'obtenir un Diplôme d'Ostéopathie (DO) de RNCP Niveau 1, agréé par le Ministère de la Santé.

J'ai ouvert mon cabinet en 2019 à Pont-de-Vivaux dans le 10ème arrondissement de la ville portuaire.

Qu'est-ce que l'ostéopathie ?

L'ostéopathie est une thérapie manuelle qui vise à soulager et diminuer des restrictions de mobilité au niveau des articulations, muscles, ligaments et viscères. Ces restrictions peuvent être à l'origine d'un déséquilibre et le rôle de l'ostéopathe va être de rétablir l'équilibre globale chez la personne traitée. En ostéopathie, on parle souvent du principe d'homéostasie, c'est-à-dire de stabilité et d'équilibre.

Comment diriez-vous que l'ostéopathie est perçue en France ?

En majorité, les Français y ont recours pour soulager leurs maux, mais aussi pour mieux gérer leur stress et leurs émotions. Selon un Rapport Harris Interactive sur les Français et les médecines douces, 86% d'entre eux en ont une image positive, même s'ils ne sont pas bien informés sur ces pratiques. Et plus précisément, 80% de la population interrogée a une image favorable de l'ostéopathie.

L'ostéopathie est l'une des pratiques de médecines douces les plus plébiscitées par les Français. Cependant, la majorité des personnes qui cherchent à consulter trouve qu'il est difficile de trouver un bon thérapeute près de chez soi. C'est le rôle qu'a choisi de remplir le site de Medoucine, une plateforme de prise de rendez-vous spécialisée en médecines douces.

Avez-vous constaté un changement de l'intérêt porté à la discipline ?

Ma patientèle est assez variée. Elle part du nourrisson (bébé à partir de 6 mois avec certificat du pédiatre) à l'adulte. Je reçois aussi des sportifs et des personnes âgées.

L'ostéopathie est une pratique qui est en constante évolution.

Dans quels cas conseilleriez-vous de consulter ?

La plupart du temps, les personnes qui consultent le font pour des douleurs au niveau du dos ou des lombaires. Mais en ostéopathie, on peut soulager d'autres maux comme :

  • Le stress ;
  • Les céphalées (ou migraines) ;
  • Les troubles de la sphère ORL (acouphènes, sinusites, etc.) ;
  • Les troubles digestifs (ralentissement du transit, ballonnements, brûlures d'estomac, etc.) ;
  • Les troubles du sommeil.

Même si la diversité des troubles traités montre que l'on ne travaille pas que sur la structure articulaire (dos ou cervicales), l'ostéopathie souffre de préjugés. Aujourd'hui, quand on ne connaît pas vraiment la pratique, on ne sait pas qu'on peut avoir recours à un ostéopathe pour d'autres maux comme le stress.

Prenons par exemple le cas du stress : ce mal peut occasionner des serrements de dents qui vont mobiliser massivement les muscles du cou et créer une cervicalgie (douleur vive au niveau du cou). Mais il est assez rare qu'on attribue cette douleur au stress avant d'avoir l'avis d'un ostéopathe. L'un des défis des praticiens aujourd'hui, c'est de permettre aux gens de comprendre que le fonctionnement de nos structures (organes, articulations, etc.) est aligné.

Comment se déroule une consultation ?

La première étape d'une consultation est de faire un bilan ostéopathique. On va étudier la situation en posant des questions pour prendre connaissance de la problématique. Mais on va aussi identifier la douleur avec le patient.

La deuxième étape consiste à faire un test afin d'analyser le niveau de mobilité et la posture. Ensuite, on passe aux séances pendant lesquelles on va travailler sur la cause du problème, diminuer les restrictions de mobilité et soulager le patient.

Une séance d'ostéopathie dure entre 45 minutes et 1 heure. Cependant, le nombre de séance est propre à chaque personne. Deux personnes accompagnées pour le même motif ne sont pas nécessairement soulagées par les mêmes techniques.

C'est un avantage du métier, on s'adapte vraiment à chaque personne.

Comment s'est organisé votre cabinet suite à la crise du coronavirus ?

Pendant le confinement, la majorité des cabinets ont fermé parce qu'on n'avait pas le matériel nécessaire pour prendre en charge les patients, les protéger et nous préserver nous aussi.

On a repris le 11 mai avec une mise en place de mesures d'hygiène strictes : du gel hydroalcoolique à l'entrée et à la sortie de notre cabinet marseillais, ainsi que le port du masque obligatoire pour les patients. Puis, j'ai aussi envoyé des messages à la patientèle pour leur dire de ne pas trop venir en avance, ni en retard, afin de permettre une configuration où ils ne croisent pas d'autres patients. J'ai par ailleurs prévenu que les patients qui n'ont pas besoin d'être accompagnés doivent venir seuls.

Et pour moi, j'ai maintenu les règles d'hygiène que j'avais avant la confinement : blouse et lavage de main, mais aussi masque et surblouse changés entre chaque patient.

L'ostéopathie a-t-elle connu des évolutions importantes ?

De plus en plus de mutuelles prennent en compte dans leur remboursement des séances d'ostéopathie. Ce qui serait bien, c'est d'arriver à avoir des ostéopathes en hôpitaux et en EPHAD.

L'évolution en entreprise semble aussi prendre de l'importance car aujourd'hui les gens prennent de plus en plus conscience de tout ce qui est posture au travail. Ce serait aussi une belle opportunité pour le métier.

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A propos de Medoucine

Medoucine est une plateforme qui réunit un réseau national de thérapeutes de médecines douces. Les praticiens présents sur le site sont formés et qualifiés. Leurs compétences et diplômes sont vérifiés avant leurs adhésions au réseau.

Mais, Medoucine donne également la parole aux utilisateurs de la plateforme qui ont eu des séances avec les thérapeutes. Les avis clients sont collectés en deux fois : dans un premier temps, un questionnaire est envoyé juste après la consultation. Il a pour objectif de recueillir les premières impressions du client sur l'accueil, le thérapeute et la séance. Dans un deuxième temps, un second questionnaire est envoyé 30 jours après la consultation pour prendre connaissance des effets de cette séance sur l'état de la personne.

Les recommandations de Medoucine pour faire face au Covid-19

Pour faire face à la situation actuelle, il est important de respecter les gestes barrières. Lavez-vous les mains régulièrement, portez un masque pour éviter toute projection lorsque vous éternuez ou toussez, évitez de vous toucher le visage, gardez vos distances autant que possible et restez chez vous si vous ne vous sentez pas bien avec des symptômes pouvant être associés au coronavirus (difficultés respiratoires, fièvre, toux sèche, maux de gorge ou de tête, perte du goût ou de l'odorat, diarrhée...).

Pour vous protéger vous et vos proches, il faut aussi vous prémunir du stress. Cet état mobilise vos défenses immunitaires et peut vous affaiblir. Conscients de cela, la plateforme a tenu des lives quotidiens et partager des exercices avec différents thérapeutes (ostéopathes, naturopathes, sophrologues, etc.) pour aider les gens à prendre soin d'eux en gérant mieux leur stress et leurs émotions. Pour en profiter, direction le compte YouTube de Medoucine.

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