Intervenant devant les professionnels du secteur, François de Rugy a précisé que les scénarios du gouvernement prévoyaient dans les dix prochaines années une consommation d'électricité « relativement stable », où l'efficacité énergétique et le remplacement de consommations d'énergies fossiles par de l'électricité se compenseraient. Le Ministre a en effet souligné que la priorité pour le climat était de lutter contre les usages carbonés dans le chauffage des logements, dans les transports, et dans l'utilisation de l'énergie par les entreprises. Il a estimé que le CO2 n'était en revanche « pas un sujet » pour l'électricité, déjà peu carbonée en France et qui le serait encore moins à l'avenir avec la fermeture des centrales charbon d'ici 2022.
L'enjeu de l'efficacité énergétique
François de Rugy a également indiqué qu'il avait été interpellé par des porte-paroles des gilets jaunes sur l'évolution à venir des prix de l'électricité et qu'il souhaitait que celle-ci soit « la plus modérée possible ».
Rassemblés autour d'une même table ronde, les dirigeants des plus grandes entreprises françaises de l'énergie ont tous mis l'accent sur l'importance de l'efficacité énergétique pour répondre au double enjeu du climat et des factures, unanimité dont s'est félicitée Christel Heydemann (Schneider France). Isabelle Kocher (Engie) a ainsi apporté son soutien à la trajectoire pluriannuelle de fiscalité carbone, estimant qu'il fallait surtout agir sur les quantités consommées pour baisser la facture énergétique. Patrick Pouyanné (Total) a regretté qu'en termes d'efficacité énergétique, déjà affichée comme prioritaire lors du Grenelle de l'Environnement, il ne se soit en réalité « pas passé grand-chose » depuis. Pour Jean-Bernard Lévy (EDF), une des causes de ce retard réside dans la complexité des dispositifs administratifs, à l'instar de celle pointée du doigt par Emmanuel Macron sur le chèque énergie.
Un contrat d'étude prospective
Pour les quatre dirigeants, l'acceptabilité des politiques publiques est aussi directement liée à la question des emplois, et ils ont à ce titre regretté le poids insuffisant donné au développement industriel dans les politiques énergétiques françaises et européennes. Placé sous le signe de la coopération, le colloque de l'UFE a en effet mis en avant cette année les partenariats entre acteurs et entre secteurs - au travers d'exemples dans l'énergie, le numérique, le bâtiment, les transports - comme levier pour concilier environnement et compétitivité économique.
En ouverture de la journée, Christine Goubet-Milhaud, présidente de l'UFE, a d'ailleurs estimé que la PPE était le « parfait exemple de ce besoin de transversalité et de coopération ». Elle a annoncé la signature, avec six autres fédérations professionnelles de la filière électrique et le soutien des ministères du Travail et de la Transition écologique, d'un « contrat d'étude prospective » sur l'évolution des emplois et des compétences nécessaire à la réussite des transitions écologique et numérique
Dans la perspective d'une année charnière pour l'Europe, Christine Goubet-Milhaud a également appelé de ses vœux une Europe où la coopération permette de relever le défi du changement climatique.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !