Énergies renouvelables : la Métropole Nice Côte d’Azur mise sur de multiples solutions alternatives

Quinze ans après avoir initié sa transition énergétique, la Métropole Nice Côte d’Azur inaugure cette année de nombreuses solutions innovantes de production d’énergies renouvelables. Outre le développement du photovoltaïque attendu dans une région connue pour son taux d’ensoleillement, elle mise en effet sur des réseaux de chaleur et de froid ultra-vertueux et des projets de petite hydroélectricité à suivre de très près…
Visite du chantier du réseau de chaleur urbain Dalkia Grand Arenas en présence d'Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique
Visite du chantier du réseau de chaleur urbain Dalkia Grand Arenas en présence d'Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique (Crédits : DR)

Sur le territoire de la Métropole Nice Côte d'Azur, les mises en service de centrales de production d'énergies renouvelables devraient se multiplier à un rythme soutenu dans les années à venir. Après le raccordement du réseau Dalkia Grand Arénas au terminal T1 de l'aéroport cet été, le réseau de chauffage urbain du quartier de l'Ariane, modernisé, augmentera progressivement sa puissance de 50 %, puis la production photovoltaïque montera en flèche avec la création d'une centrale solaire à Levens d'ici 2024... Dans le même temps, la finalisation de nombreuses études devrait déboucher sur des projets innovants - comme la création d'une digue à énergie positive dans le port de Nice - permettant d'optimiser chaque spécificité géographique d'une métropole méditerranéenne à la fois urbaine et rurale, maritime et montagnarde. « Dès 2008, bien avant la crise énergétique et les rapports du GIEC, nous avons su anticiper pour nous protéger, explique Christian Estrosi, président de la Métropole Nice Côte d'Azur. Notre Plan Climat prévoit de passer de 11 à 18 % d'énergies renouvelables d'ici trois ans, tout en réduisant nos consommations de 18 %. Pour cela, nous ciblons en priorité le développement de réseaux thermiques urbains et la production d'électricité photovoltaïque et nous relançons les projets de petite hydroélectricité, au potentiel sous-estimé. »

Des réseaux locaux et vertueux

Dans quelques mois, la Métropole Nice Côte d'Azur pourra s'enorgueillir d'avoir pas moins de trois réseaux de chaleur urbains sur son territoire, qui alimenteront des milliers de logements, de bureaux et de bâtiments publics en utilisant des ressources locales telles que la géothermie (Méridia Smart Energy), la valorisation des déchets ménagers et des boues d'épuration (Arianéo) ou même les eaux traitées (Dalkia Grand Arénas), avec à la clef des milliers de tonnes équivalent carbone évitées chaque année. « Les réseaux thermiques urbains représentent notre plus gros potentiel de décarbonation, confirme Mathieu Fougeray, chef de projets énergies au sein de la Direction Environnement de la Métropole. Mais ils permettent aussi de renforcer notre autonomie énergétique en sécurisant nos approvisionnements, de créer des emplois non délocalisables et de préserver le pouvoir d'achat des ménages en les protégeant des fluctuations des coûts des énergies fossiles. » Le nouveau réseau de chauffage et de refroidissement Dalkia Grand Arénas produira par exemple 44 GWh par an, soit l'équivalent de la consommation électrique d'une ville de 20 000 habitants, à partir des eaux usées traitées de la station d'épuration Haliotis. Des échangeurs thermiques y maintiendront une boucle d'eau de 10 kilomètres à une température de 15 à 20 °C toute l'année, ce qui permettra aux thermofrigopompes installées en pied d'immeubles d'y capter calories et frigories pour créer du chaud ou du froid à la demande... sans les intermittences caractéristiques des énergies renouvelables traditionnelles.

Objectif photovoltaïque

Si le taux d'ensoleillement de la Côte d'Azur n'est plus à démontrer, l'énergie photovoltaïque peine à se développer dans une région qui allie terres agricoles, terrains accidentés et zones protégées. Pour accélérer la transition énergétique, la Métropole lance plusieurs appels à manifestation d'intérêt pour équiper ses bâtiments publics de panneaux solaires et propose sur son site Internet un outil cartographique qui permet aux particuliers et aux entreprises d'estimer le potentiel d'irradiation de leur toit. Des études sont également en cours pour équiper massivement les espaces artificialisés : toitures, parkings, friches... En haut du mont Arpasse, une centrale solaire devrait ainsi voir le jour d'ici 2024, après trois longues années d'études réglementaires. D'une superficie de 11 hectares, elle alimentera 7 400 foyers sans nuire ni à la biodiversité, ni au paysage, ni au pâturage des moutons de la bergerie voisine... « La crise énergétique donne un coup d'accélérateur à ces dispositifs, ce qui devrait permettre de multiplier notre production d'énergie photovoltaïque par cinq en cinq ans, conclut Mathieu Fougeray. Et ce n'est que le début... »

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Rencontre avec Hervé Paul, Vice-Président de la Métropole Nice Côte d'Azur, délégué à l'eau, l'assainissement et l'énergie

Métropole de Nice

Christian Estrosi a déclaré vouloir remettre l'hydroélectricité au cœur du débat, pourquoi ?

En France, l'hydroélectricité est la première énergie renouvelable et la deuxième énergie derrière le nucléaire. Contrairement à l'éolien ou au solaire, elle n'est pas intermittente et peut être stockée. Mieux, elle permet de protéger, voire de renforcer la biodiversité. Dans le contexte énergétique et climatique actuel, il faudrait pouvoir développer rapidement des projets respectueux de chaque territoire, mais les procédures administratives durent près de dix ans ! Il faut absolument revenir à des délais plus raisonnables.

Quels sont les projets hydroélectriques portés par la Métropole Nice Côte d'Azur ?

Nous avons la chance d'avoir une topographie avec un dénivelé important, ce qui nous a déjà permis d'installer cinq microturbines dans les conduites de nos réseaux d'eau potable et d'eau brute. Aujourd'hui, nous étudions les gisements d'énergies présents dans l'ensemble de nos tuyaux afin d'en installer cinq nouvelles. Nous travaillons aussi sur un projet hydroélectrique de haute Chute avec conduite forcée dans la commune de SaintÉtienne-de-Tinée, qui devrait alimenter à terme près de 9 000 habitants en circuit court. Enfin, nous étudions attentivement deux projets de station de transfert d'énergie par pompage (STEP) au potentiel intéressant.

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Commentaire 1
à écrit le 24/02/2023 à 16:58
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Projet hydroélectrique, il y a un manque d'eau dans cette région. Quant aux panneaux solaires, il serait plus judicieux de les installer sur les toits des bâtiments pour rendre le consommateur plus indépendant des fournisseurs.

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