Fonto de Vivo déploie son système de traitement d’eau potable sur le terrain

La startup nantaise - qui a conçu un purificateur d’eau pour l’humanitaire et les zones reculées - a débuté le déploiement de sa solution dans le monde cette année. Retour sur cette initiative aux objectifs sociaux et écologiques, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, qui se déroule ce lundi 22 mars, alors que plus de 2 milliards de personnes n’ont toujours pas un accès à l’eau potable.
Communauté indigène Puerto Carreno Colombie
Communauté indigène Puerto Carreno Colombie (Crédits : Jérémie Houdin)

Lauréate du prix 10.000 startups pour changer le monde dans la catégorie Coup de Coeur en septembre dernier, Fonto de Vivo était, à l'époque, sur le point de lancer l'industrialisation de son purificateur d'eau à destination des populations fragiles. Si la pandémie de la Covid-19 a légèrement retardé le calendrier de la jeune pousse, à l'instar de nombreuses autres entreprises, la distribution des filtres à eau potable, brevetés et baptisés Orisa®, a pu débuter en 2021.

Une démonstration grandeur nature en Colombie

Prochainement, c'est Madagascar, en proie à de graves difficultés en raison de la sécheresse, qui va recevoir des filtres Orisa®, par l'intermédiaire de Médecins Sans Frontières (MSF) dans le cadre d'un programme d'urgence. « Une première commande de 1 000 unités a été conclue », confirme ainsi Jérôme Leglise, référent eau et assainissement de l'ONG. Dans le nord-est de la Colombie, Fonto de Vivo va distribuer plus de 2400 de ses produits au deuxième trimestre, dans le cadre du dispositif FASEP, impulsé par la Direction générale du Trésor, un programme permettant aux entreprises françaises d'implanter un démonstrateur de technologie verte et innovante à l'étranger.

« Notre objectif est d'apporter de l'eau dans les campagnes et les zones qui ne seront jamais connectées à des réseaux d'eau potable, afin que les populations gagnent en autonomie et en dignité », relève David Monnier, président et co-fondateur de Fonto de Vivo, qui a travaillé dans l'humanitaire pendant quinze ans. Et d'ajouter : « Notre expérience en Colombie doit servir d'exemple et inciter les pouvoirs publics des pays où l'accès à l'eau est contraint, à travailler avec nous, dans le but de sortir de la logique d'assistance humanitaire pour évoluer vers le développement ».

Un facilitateur entre les entreprises privées et les ONG

Outre les deux opérations précédentes, Fonto de Vivo est engagé en Haïti, dans le cadre d'un projet de mécénat financé par Capgemini pour le compte de Solidarités International. Concrètement, l'ONG, qui opère déjà sur l'île, va déployer des purificateurs d'eau dans trente écoles, qui bénéficieront à plus de 4 500 élèves et enseignants. « L'accès à l'eau potable pour tous est un enjeu majeur pour aujourd'hui et pour demain. Supporter ce type d'initiatives, développer des partenariats entre grands groupes, startup, ONG...et embarquer nos collaborateurs, et notre écosystème dans notre démarche, est de mon point de vue un levier essentiel pour provoquer un changement conséquent et durable », estime Eric de Quatrebarbes, qui a initié ce partenariat pour Capgemini.

Des discussions avec d'autres grandes entreprises françaises sont, actuellement, en cours pour répéter ce genre d'action, notamment au Burkina Faso, au Liban ou en Malaisie. En attendant de nouveaux accords, David Monnier rappelle la nécessité de collaborer avec le secteur privé. « Je lance un appel aux sociétés privées souhaitant avoir un impact RSE pour les informer que nous pouvons les mettre en relation avec des ONG sur le terrain afin de leur octroyer des dons, qui pourront servir à financer la distribution de purificateurs Orisa® ».

Un projet responsable, écologique et partenarial

Fonto de Vivo a été créée en 2017, avec Anthony Cailleau. Et dès le départ, David Monnier s'est engagé dans une logique partenariale avec de grandes ONG françaises, dont Médecins sans Frontières et la Croix Rouge, qui se sont impliquées dans le projet. « Nous avons eu une approche novatrice en travaillant, dès le début, avec des ONG en partant de leurs besoins et de leurs expériences pour concevoir un outil pratique », explique le dirigeant. Le résultat est probant, puisque le dispositif portable permet de filtrer manuellement deux litres d'eau par minute, fonctionne sans électricité ni chimie. « Nous avons été intégrés en amont pour réfléchir et définir un cahier des charges. L'un de nos critères fondamentaux portait sur l'impossibilité de contaminer la membrane d'ultrafiltration au cours des opérations de maintenance, réalisées par les bénéficiaires eux-mêmes », détaille Jérôme Leglise de MSF.

Cerise sur le gâteau : Orisa® est entièrement fabriqué en France, en partenariat avec la société vendéenne MTO, il est sans obsolescence programmée et surtout réparable. De quoi contribuer au défi que représente l'accès à l'eau potable. D'autant plus que l'ONU a récemment rappelé que l'objectif de garantir l'accès à l'eau et à l'assainissement pour tous d'ici à 2030, l'un des Objectifs de développement durable (ODD), ne serait pas atteint...

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Commentaire 1
à écrit le 22/03/2021 à 9:55
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Tiens tiens, ça fait bien longtemps que j'ai entendu parler de ce système, content de voir que ça fonctionne. Cette solution serait largement aplicable chez nous également non ? Permettant d'éviter cette eau du robinet de plus en plus mauvaise en...

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