L’avenir de l’automobile et de la mobilité : le décryptage de 5 acteurs de la filière

Arrêt de la vente de véhicules thermiques et hybrides en 2035, montée en puissance de la Chine, évolution du numérique et des comportements des consommateurs… Comment les industriels français se préparent-ils à relever les défis d’une filière en pleine mutation ? En direct depuis le Mondial de l’Auto sur le plateau de la Tribune, 5 acteurs phares ont répondu en one-to-one mercredi 19 octobre aux questions de Nabil Bourassi, journaliste spécialisé dans l’automobile et la mobilité.
(Crédits : DR)

Xavier Horent, directeur général de Mobilians (le collectif qui porte la voix des entrepreneurs de la mobilité), Eric Feunteun directeur opérationnel de Software République (Renault Group), Pierre Leclercq, directeur Global Design de Citroën, Fabrice Cambolive, directeur de l'exploitation (Chief operating officer) de la marque Renault et Olivier Lombard, fondateur d'Hopium, une marque française d'automobile 100% hydrogène, ont partagé au micro de Nabil Bourassi les actualités et les projets d'un secteur « à la croisée des chemins qui vit à l'évidence une révolution » selon les mots de Xavier Horent, premier invité sur le plateau.

Dès 2035, la vente de véhicules thermiques et hybrides en Europe sera interdite par la loi. « Aujourd'hui seul le 100% électrique est la technologie disponible à grande échelle pour répondre aux objectifs posés à cette échéance » relève Xavier Horent. Différents facteurs entrent alors en jeu. Avec 80% de la chaîne de valeur sur le marché de la batterie contrôlée par les Chinois et 80% de la chaîne de valeur sur le marché du numérique dominé par les Etats-Unis, la France et l'Europe doivent aujourd'hui trouver des solutions pour faire face à la concurrence et maintenir leur souveraineté. L'enjeu de l'acceptation sociale doit également être pris en compte avec « un public curieux de la voiture électrique mais encore perplexe notamment pour une question de prix » explique Xavier Horent. La formation de nouvelles compétences et l'attractivité du secteur représentent également une problématique incontournable auquel la Software République entend bien apporter des solutions.

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Pour Eric Feunteun, les grandes tendances de la voiture se résument à l'électrification, son rôle de service et sa connectivité, trois sujets particulièrement dépendants du software. « En 2030, le software représentera 60% de la voiture » déclare-t-il. Pour répondre à l'accroissement du marché de la mobilité mondiale d'ici 2035 (+ 60% et jusqu'à 11 000 milliards d'euros de chiffre d'affaires selon le Boston Consulting Group) et innover dans la mobilité intelligente et durable, la Software République a fédéré des acteurs de la tech dans l'écosystème élargi de l'automobile (Atos, Dassault Systèmes, STMicroelectronics, Thales, Orange et Renault Group) et crée par exemple des programmes pour former de nouveaux talents mais aussi des professeurs dans la cybersécurité, la data science, les architectures embarquées et débarquées...

Les constructeurs misent sur l'innovation

En début d'année, Renault Group a présenté Renault Megane E-Tech 100% électrique, une nouveauté qui s'inscrit pleinement dans la vision de Renault sur la mobilité de demain : « se réinventer sur le plan technologique tout en proposant des véhicules attractifs et émotionnels » défend Fabrice Cambolive. Pierre Leclercq revendique de son côté la fidélité de Citroën à sa philosophie, celle de démocratiser l'automobile, tout en la réinterprétant différemment. Avec OLI, Citroën a ainsi travaillé sur trois piliers : la sobriété (simplicité dans la construction et les matériaux), le prix (pour apporter une mobilité pour tous) et l'économie circulaire (matériaux recyclés). « Le style est seulement une partie de notre travail. Aujourd'hui, une marque comme Citroën est obligée de penser comme un designer industriel » et d'ajouter, « dans nos futurs projets nous pensons réglementation, technologie et décision stratégique ». Pour lui, l'automobile de demain sera séparée de la mobilité avec d'un côté les voitures autonomes et de l'autre des voitures plus « émotionnelles et personnalisables ».

Pour Olivier Lombard qui propose avec la première voiture 100% hydrogène, une technologie nouvelle génération haute performance, l'écosystème déjà existant doit se structurer pour que « tout le monde avance en même temps ». Avec la machina, un premier modèle qui sera commercialisé en 2025, l'enjeu est de développer des infrastructures sur la partie production et distribution « pour que nos futurs conducteurs puissent recharger leurs véhicules » mais l'investissement de 2,1 milliards d'euros annoncé par Elisabeth Borne pour soutenir 10 projets de technologies hydrogène permettront d'accélérer le développement.

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Commentaire 1
à écrit le 27/10/2022 à 15:16
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on est passé de4 millions de vehicule produit en france a 1million pour faire plaisir au politique d'une part et les autres nations d'autres part il vaut mieux en france faire fuire des capitaux que d'en recevoir et avec les idees macron il ne r...

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