« Le monde se réveille enfin sur le besoin et la nécessité de durabilité », Jules Hammond, PDG de BeFC

Avec sa pile miniature, fabriquée sans aucun produit chimique, à base de papier et d’enzymes, Bioenzymatic Fuel Cells (BeFC) a développé une innovation de nature à révolutionner un marché dominé par les piles existantes (au lithium par exemple), qui sont à la fois polluantes et peu recyclées. Un an après sa création, la deeptech grenobloise a remporté de nombreuses distinctions, et est membre du French Tech Green20, un programme dévolu aux startups prometteuses en matière de transition écologique. À l’occasion de son premier anniversaire, Jules Hammond, PDG et cofondateur de la jeune pousse, revient sur l’année écoulée et livre ses perspectives.
«Nous avons reçu un appui formidable de la part des différents publics rencontrés, en particulier de grandes entreprises, qui souhaitent s'orienter vers le développement durable et avoir un impact.  » , Jules Hammond, PDG et cofondateur de BeFC
«Nous avons reçu un appui formidable de la part des différents publics rencontrés, en particulier de grandes entreprises, qui souhaitent s'orienter vers le développement durable et avoir un impact.  » , Jules Hammond, PDG et cofondateur de BeFC (Crédits : DR)

Quel bilan tirez-vous de votre première année d'activité ?

Nous avons connu une année incroyable, au cours de laquelle nous avons pu montrer l'importance et l'intérêt de notre technologie brevetée : la cellule bio-enzymatique. Celle-ci est composée de plusieurs couches de papier carbone et cellulosique. Les cellules, contenues dans le papier, sont ensuite capables de produire de l'électricité à basse puissance (microwatt au milliwatt) en étant activées par des fluides naturels (sueur, sang...). Nous avons reçu un appui formidable de la part des différents publics rencontrés, en particulier de grandes entreprises, qui souhaitent s'orienter vers le développement durable et avoir un impact. Nous avons vraiment constaté que le monde se réveille enfin sur le besoin et la nécessité de durabilité.

Pouvez-vous indiquer quelques chiffres sur BeFC ou du moins quelques points d'étape ?

Nous sommes une équipe pluridisciplinaire de 12 collaborateurs à temps plein et quatre à temps-partiel, des ingénieurs et des scientifiques. Pour l'heure, la production et l'industrialisation de masse n'ont pas encore débuté, mais nous avons tout de même généré des revenus de l'ordre de 400 000 euros. Nous travaillons avec de grands groupes industriels, dont nous ne communiquons pas les noms pour des raisons de confidentialité, qui évoluent dans le packaging, la logistique ou les dispositifs médicaux. Il faut d'ailleurs rappeler que ces secteurs utilisent de nombreuses piles à usage unique. Notre objectif est d'atteindre une production annuelle de 5 millions de piles fin 2022 et de positionner davantage notre technologie à destination de produits vendus auprès du grand public.

Vous avez levé 3 millions d'euros l'an dernier, pouvez-vous revenir sur les objectifs de ce premier tour de table ?

Nous avons effectué cette levée de fonds auprès d'investisseurs français (Demeter, BNP Paribas Développement et Supernova Invest), ce qui permet à notre entreprise de rester sous pavillon tricolore. Ce capital nous a donné la possibilité de renforcer notre équipe et de poursuivre le développement de notre processus de production, laquelle sera entièrement robotisée et localisée à Grenoble. La prochaine étape consistera à terminer nos tests industriels et à lancer l'industrialisation massive l'an prochain.

Vous avez participé à plusieurs concours et en avez remporté plusieurs, notamment le concours 10 000 startups pour changer le monde 2020, co organisé par La Tribune. Qu'ont-ils apporté à votre jeune pousse ?

En plus d'apporter de la visibilité et de sensibiliser à l'utilité de notre technologie, la participation aux concours représente de belles opportunités pour développer nos activités.

Pour conclure, quels sont les prochains défis à relever ?

Comme je l'ai évoqué précédemment, la phase d'industrialisation sera très importante et nous comptons, notamment, sur des partenariats avec des industriels de l'électronique pour monter en puissance. Nous envisageons également une deuxième levée de fonds début 2022, qui sera plus élevée que la précédente. Elle permettra, entre autres, d'attaquer le marché international, en particulier les Etats-Unis et l'Asie. Nous veillerons, néanmoins, à maintenir la R&D et la production en France.

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Commentaire 1
à écrit le 08/06/2021 à 13:13
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le besoin en micro-alimentations est effectivement important, souhaitons longue vie à ces produits !

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