Les start-up du dispositif médical font le plein d'oxygène

C'est devenu un rendez-vous incontournable. Le 6 juin, à la Maison de la Chimie, à Paris, tous les acteurs de l'écosystème de l'innovation du dispositif médical se retrouvent autour du Snitem pour agir en faveur des patients - et de la société.
(Crédits : iStock)

Une mini turbine implantée dans le cœur pour retarder la pose d'un coeur artificiel, un flux d'illusions pour rééduquer le cerveau à la suite d'une paralysie, des serious games pour déjouer la dégénérescence de la rétine, un pancréas artificiel pour lutter contre le diabète de type 1... Voici quelques innovations qui vont faire, avec d'autres, parler d'elles. Non seulement lors de la quatrième édition de la Journée des start-up innovantes du dispositif médical, organisée par le Syndicat national de l'industrie des technologies médicales (Snitem), le 6 juin 2018 à la Maison de la Chimie, mais aussi auprès des nombreux patients qui pourraient bénéficier de ces avancées technologiques. D'ailleurs, le ministère des Solidarités et de la Santé et le ministère de l'Economie et des Finances ne s'y sont pas trompés. S'ils patronnent la quatrième édition de cette Journée, c'est parce qu'ils sont conscients des enjeux, médicaux, économiques et sociétaux, que revêtent ces innovations.

Répondre aux besoins

Tout a commencé il y a quatre ans, lorsque le Snitem - riche de ses échanges avec les acteurs du secteur (start-up, PME, clusters et pôles de compétitivité) a visé un objectif : comment sensibiliser les entrepreneurs le plus tôt possible sur les défis qui les attendent ? Comment accéder au marché ? Comment obtenir un marquage CE ? Comment lever des fonds pour la R&D ? Autant de questions essentielles pour le développement et la pérennité de ces entreprises, qui revenaient lors des discussions. « Nous avons donc commencé à réfléchir à l'idée de faire œuvre de pédagogie pour aider les entreprises à anticiper les étapes et opérer, en amont, les bons choix pour s'assurer un développement optimum », explique Florent Surugue, Directeur PME, ETI & Développement économique du Snitem. Le concept d'une journée spéciale, réunissant les acteurs du marché, qui s'informeraient et récolteraient les conseils d'experts dans ces différents domaines - administratif, réglementaire, financier... - était né. « En tant que syndicat professionnel, nous défendons logiquement notre industrie, qui a été bouleversée aussi bien par les avancées technologiques que par les nombreux changements intervenus dans la réglementation européenne, rendant la tâche des acteurs du secteur plus ardue, mais surtout, nous voulons, en épaulant les sociétés innovantes, nous assurer que ces pépites aient un véritable avenir industriel, en croissance et durable », poursuit Florent Surugue.

Privilégier les synergies

Mise en œuvre dans une petite salle visant à accueillir 400 personnes, les deux premières Journées, il y a quatre ans, ont connu un succès immédiat, d'autant que, déjà, les autorités - à l'époque, c'est Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie et des Finances, qui avait salué, par vidéo interposée, l'initiative prise par le syndicat professionnel - avaient compris l'intérêt de cristalliser les efforts et de permettre aux acteurs, start-up, investisseurs et experts, de nouer des contacts. Sollicités, des partenaires régionaux, tels que Lyonbiopôle, Alsace BioValley et Eurobiomed, entre autres, ont tous répondu présents. Depuis, non seulement la Journée peut s'enorgueillir d'avoir des partenaires dans quasiment toutes les régions de France, mais en plus, elle bénéficie, depuis l'an dernier, de partenariats avec des sponsors industriels. Conséquence : « nous devons chaque année trouver une salle plus grande ! », se réjouit Florent Surugue. En 2018, c'est la Maison de la Chimie qui accueille 1000 participants. Delphine Geny-Stephann, secrétaire d'Etat à l'Economie ouvrira la Journée, tandis qu'Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, prononcera le discours de clôture. Entre temps, les participants auront assisté à plusieurs tables rondes, suivi des échanges entre experts (issus d'entreprises, du monde universitaire, de l'administration, du monde politique), sur des thématiques essentielles pour les start-up innovantes que sont le financement des premières étapes, les partenariats sur lesquels s'appuyer pour mener à bien son développement, le passage de la PME à l'ETI, la stratégie réglementaire à adopter et le parcours à effectuer, le choix du premier marché - en France ou à l'étranger ?... « Certains acteurs ne viennent pas forcément du monde médical, nous devons donc les sensibiliser, voire les guider dans leur stratégie et leurs démarches », fait ainsi valoir Florent Surugue. Ils auront aussi écouté les témoignages de certains acteurs, venus notamment parler des partenariats noués entre grands groupes et PME, structures privées et structures publiques. « Nous voulons privilégier les synergies entre acteurs, d'autant qu'il est clair qu'il peut y avoir fertilisation réciproque, indique Florent Surugue, les grands groupes industriels sont séduits par les innovations et l'agilité des start-up, tandis que ces dernières peuvent être épaulées pour ces grandes entreprises. » D'ailleurs, dès l'an dernier, des occasions supplémentaires de contacts ont été offertes, avec des rendez-vous BtoB. « Cet aspect a été particulièrement prisé, et est devenu la deuxième raison d'être de l'évènement », se félicite le Directeur PME ETI & Développement Economique du Snitem.

Si les tables rondes et les discussions ont pour vocation d'apporter des éléments de réponse concrets aux questions que peuvent se poser les start-up et autres acteurs du secteur, une réflexion économique plus large, sur les besoins du marché et l'évolution technologique, de même qu'une prise de hauteur sur les enjeux sociétaux qu'impliquent ces innovations, portant aussi bien sur la santé que les finances publiques, ne seront pas oubliées. Après tout, ces innovations, porteuses de tant d'espoirs pour les patients, méritent d'être soutenues - pour le bien de tous.

Enfin, la quatrième édition de la Journée des start-up innovantes du dispositif médical est l'occasion de distinguer les start-up les plus innovantes. Près de 40 ont été proposées par les partenaires de l'évènement en régions, et le jury, composé de 10 entreprises (Air Liquide Healthcare, General Electric, Johnson & Johnson, Medtronic, Resmed, Sanofi, Urgo Medical, Vygon, WeHealth by Servier et Winncare) et d'un représentant de Bpifrance, en a retenu 12. Au programme : présentation rapide des activités et des innovations et possibilités de rencontrer d'éventuels partenaires et investisseurs.

Et ce n'est pas tout. Le Snitem a décidé d'organiser la tenue de deux prix, l'un décerné à l'issue d'un vote de tous les participants dans la salle, se prononçant après chaque présentation. Un coup de cœur, de la part du public, donc, et de l'autre, un prix du jury Start-up 2018, décerné cette fois par un jury d'experts et remis par Urgo Medical France. Et ce dernier prix est assorti d'une dotation de 5000 euros ! Autant dire que la Journée 2018, porteuse d'informations, est aussi source d'espoirs et de surprises...

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Focus :

Créé en 1987, le Snitem est la première organisation professionnelle rassemblant les acteurs de l'industrie des technologies et dispositifs médicaux y compris les entreprises impliquées dans le numérique en santé. Il fédère plus de 420 entreprises françaises ou internationales, dont la plupart ont la taille de PME ou d'ETI (soit 90% des acteurs du marché et jusqu'à 100% dans certains secteurs). Le Snitem est l'interlocuteur privilégié et référent du domaine auprès des cabinets ministériels, de l'administration et du Parlement. A ce titre, il siège dans de nombreuses instances et commissions décisionnaires et/ou consultatives, comme par exemple le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM), les Comités d'interface de l'Agence Nationale de Sécurité du médicament et des Produits de Santé (ANSM), le Conseil Stratégique des Industries de Santé...

Il est également membre de fédérations adhérentes du MEDEF. Au niveau européen, le syndicat professionnel est membre, entre autres, de MedTech Europe, l'association européenne regroupant associations nationales et entreprises du secteur des dispositifs médicaux et du diagnostic in vitro, du COCIR (comité de coordination des industries radiologiques et électromédicales) et d'EUROM (fédération européenne de l'industrie de l'optique et de la mécanique de précision).

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