Titres restaurant, chèques-vacances, cadeaux ou sport, culture, mais aussi services à la personne et frais engagés en matière de mobilité ou dans le cadre du télétravail : si les dispositifs d'avantages aux salariés exonérés de charges patronales et sociales sont nombreux, ils restent pourtant mal connus et peu répandus. De fait, environ 90 % des entreprises n'en profiteraient pas, selon les statistiques de la coopérative Up, spécialiste des aides fléchées, qui a vu germer en son sein un projet intrapreneurial original, donnant naissance, en mai dernier, à une pépite du numérique baptisée May.

La promesse de celle-ci ? Réunir, en une solution digitale unique, l'ensemble des avantages aux salariés, en leur proposant une cagnotte annuelle globale, à dépenser par les collaborateurs au gré de leurs envies et leurs besoins. Une idée qui, à l'heure d'une inflation galopante, prend d'autant plus de sens pour booster le pouvoir d'achats des salariés.

Une plateforme centralisée

Concrètement, le processus développé par May se déroule en quatre étapes. A commencer par la définition, par l'entreprise cliente, du montant de la cagnotte. Les salariés, ensuite, téléchargent l'application conçue par la jeune pousse et créent leur compte qui se synchronise avec leur banque. Puis dépensent avec leurs moyens de paiement habituels (carte, virement, paiement mobile ou autre)... Enfin, les algorithmes développés par la start-up identifient automatiquement les dépenses éligibles aux règles URSSAF et les remboursent aux salariés.

Une innovation digitale arrivée, fin juin, sur un marché convoité par plus d'un acteur, de la licorne Swile aux groupes tels Edenred et Sodexo. Mais elle se démarque par plusieurs atouts, d'après Boris Jottreau, directeur général de May. « Notre solution centralise les huit avantages existants aux salariés, ce qui est inédit sur le marché », souligne-t-il. De même, « la cagnotte globale permet aux entreprises de mieux valoriser leur politique d'avantages puisque les collaborateurs peuvent ainsi se rendre compte aisément combien leur entreprise leur offre en avantages salariés ». Au cœur du concept : la liberté pour les salariés de choisir les avantages qui leur conviennent - un collaborateur ayant un enfant en bas âge peut donc utiliser davantage les frais de garde, tandis qu'un autre préférera opter pour les titres-restaurant... C'est sans oublier une expérience utilisateur « fluide, qui permet une gestion automatique, sans nécessiter, par exemple, de carte dédiée ou de titres papier », relève le dirigeant.

Des TPE aux ETI

Le business modèle de la jeune pousse dépend de la taille de l'entreprise cliente et se fonde sur un pourcentage des économies sociales et fiscales réalisées par l'entreprise. Autant d'arguments pour séduire les chefs des petites entreprises notamment, puisque nombre d'entre elles ne disposent d'aucune solution dévolue aux avantages aux salariés. « Les petites entreprises ont besoin de simplicité », estime Boris Jottreau. Ainsi, « nos premiers clients ont en général jusqu'à 50 salariés », précise-t-il.

Toutefois May, qui passe à l'offensive commerciale en cette rentrée, prospecte également sur le marché des plus grandes PME, sans s'interdire de cibler des entreprises à taille intermédiaire ou, plus tard, toute société désireuse de faire des avantages aux salariés un levier pour augmenter les revenus des collaborateurs, attirer de nouvelles recrues... et mieux les fidéliser.