Le Manta : le projet innovant à l’initiative du navigateur Yvan Bourgnon

Détenteur de nombreux records, Yvan Bourgnon est un skipper franco-suisse engagé dans la protection des océans. Après avoir navigué aux quatre coins du globe, le navigateur se consacre à présent à la protection des environnements marins et à la lutte contre la pollution plastique des océans. Découvrez le projet Manta ainsi que toutes les initiatives du skipper en faveur des océans et de la biodiversité.
(Crédits : SYNTHES3D pour The SeaCleaners)

Pollution plastique des océans : le constat alarmant d'Yvan Bourgnon

Matériau bon marché, résistant et facile à produire, le plastique a vu sa production s'intensifier au cours de ces deux dernières décennies. Si une partie infime des déchets plastiques est recyclée (moins de 10%), la plupart d'entre eux finissent dans la nature, et dans les océans.

Les déchets en mer sont de nature et de taille très diverses. Néanmoins, les déchets plastiques (emballages, bouteilles en plastique, sacs, granulés industriels, etc.) restent les plus répandus dans l'environnement marin. Dans le monde, 17 tonnes de plastique sont déversées dans les océans chaque minute. À l'échelle mondiale, la quantité de plastique dans les océans représente 85% des déchets marins.

La pollution plastique constitue un problème majeur pour le milieu marin et sa biodiversité. Tapissant le fond des mers ou flottant à la surface, ces déchets figurent parmi les principales menaces des écosystèmes aquatiques. Aujourd'hui, on estime que 3800 espèces sont déjà impactées par la pollution plastique.

Cette pollution, Yvan Bourgnon a pu l'observer au cours de ses différentes expéditions marines. « Je sillonne les océans depuis l'âge de 8 ans. Je les ai vus se dégrader, se réchauffer, s'acidifier et se plastifier », explique Yvan Bourgnon. Partant de ce constat, le skipper se consacre désormais à la protection des océans par l'intermédiaire de son association The SeaCleaners.

The SeaCleaners : découvrez l'association fondée par Yvan Bourgnon

Pour lutter contre la pollution plastique des océans, plusieurs mesures sont nécessaires. Si la prévention des déchets à la source est indispensable, la sensibilisation des acteurs et une meilleure gestion des déchets, notamment par la collecte, sont également essentielles.

Fondée par Yvan Bourgnon, l'association The SeaCleaners s'est donnée pour mission d'agir pour un océan sans pollution, et notamment sans pollution plastique. L'association, qui compte aujourd'hui 35 salariés, a fait le choix d'opter pour une approche volontariste et globale qui soit à la fois corrective, curative et préventive. Cela passe par le nettoyage des océans et des milieux aquatiques pour valoriser les déchets plastiques, mais également par le recueil et la diffusion de connaissances scientifiques.

L'association The SeaCleaners d'Yvan Bourgnon réalise également des actions de sensibilisation et de mobilisation de tous les publics afin d'éveiller les consciences et de faire changer durablement les comportements. De manière ludique et interactive, The SeaCleaners accompagne les publics dans la prise de conscience et dans l'acquisition des écogestes à des fins de réduction de la pollution plastique. Des outils pédagogiques sont mis à la disposition des établissements scolaires et extra-scolaires, mais également du grand public et des entreprises. Pour accompagner les professeurs et les personnels d'éducation, l'association a notamment conçu un Espace Enseignants mettant à leur disposition des ressources pédagogiques et des outils adaptés à chaque cycle. Des animations d'évènements ainsi que des collectes de déchets sauvages viennent compléter les actions de sensibilisation prévues par The SeaCleaners.

Projet Manta : contre la pollution plastique des océans

The SeaCleaners, par l'intermédiaire d'Yvan Bourgnon, s'est également donnée pour mission de développer des solutions technologiques innovantes pour appuyer et compléter ses actions de sensibilisation. C'est ainsi qu'est né le projet Manta. D'ici 2025, le bateau-usine le Manta aura pour mission de collecter, traiter et valoriser les macrodéchets plastiques en grande quantité. Le catamaran se rendra notamment dans les zones de fortes concentrations de pollution plastique. C'est le cas des embouchures de grands fleuves, des estuaires et des côtes.

Un système innovant de collecte des déchets plastiques

Le Manta s'est donné pour objectif de collecter 5 à 10000 tonnes de déchets par an, 20h par jour et 7 jours sur 7. Ces déchets plastiques pourront aller de 10 mm à 3 mètres et être collectés jusqu'à un mètre de profondeur. Pour ce faire, le bateau-usine est équipé de tapis collecteurs acheminant les déchets à bord, de trois systèmes de collecte de surface agissant sur une largeur de ramassage de plus de 66 mètres, et de deux grues latérales pour extraire de l'eau les déchets et débris en plastique de volume plus important.

En plus de ces équipements innovants, le Manta bénéficie de deux petits bateaux collecteurs polyvalents, les Mobula. Les Mobula permettent de collecter les déchets plastiques dans les zones peu profondes où trop étroites pour que le Manta puisse naviguer.

Valoriser les déchets plastiques

La valorisation des déchets plastiques consiste à leur donner une nouvelle valeur d'usage. Elle se traduit concrètement par une réduction notable des émissions de gaz à effet de serre. Dans le cas du projet Manta imaginé par Yvan Bourgnon, les déchets plastiques collectés sont convertis en électricité permettant d'alimenter l'ensemble des équipements électriques du bateau-usine, en complément de plusieurs dispositifs de production, d'énergies renouvelables (panneaux solaires, hydroliennes, éoliennes). Grâce à ce système respectueux de l'environnement, le Manta ne rejette que très peu de CO2 et très peu d'émissions polluantes dans l'air. Pour gérer 90 à 95% des déchets plastiques collectés en mer, le Manta est également équipé d'une unité de tri où les déchets plastiques sont séparés manuellement par des opérateurs.

Plusieurs Manta à venir ?

Le premier Manta devrait être opérationnel en 2025. Toutefois, Yvan Bourgnon imagine volontiers inciter d'autres acteurs à construire plusieurs Manta, afin de préserver la biodiversité marine et les activités qui en dépendent, ainsi qu'une flotte de Mobula, petites unités pouvant entrer en actions plus rapidement dont le 1er exemplaire est actuellement en opération en Indonésie

Bien qu'elles soient indispensables, les actions de sensibilisation de suffisent pas à elle seules pour éradiquer le problème de la pollution plastique des océans. En 2060, si aucune mesure n'est prise, il y aura trois fois plus de plastiques dans les océans.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.