Rupert Murdoch : "les choses vont changer"

Fidèle à sa ligne de défense, Rupert Murdoch nie avoir été au courant et impute la faute à ses salariés. Il est passé ce mercredi à l'attaque en envoyant à ses salariés un e-mail... menaçant.
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Rupert Murdoch a envoyé un e-mail à l'ensemble de ses salariés afin de leur signifier que les responsables du scandale des écoutes de New s of the World devront rendre des comptes, et que des mesures allaient être prises pour éviter tout nouvel incident du genre.

"Au vu des problèmes rencontrés actuellement par New s International, nous allons prendre des mesures d'urgence pour faire face au passé et faire en sorte que ces graves problèmes ne se reproduisent plus", a écrit le patron de New s Corp mardi, peu après son audition devant une commission parlementaire.
"Ceux qui ont trahi notre confiance doivent être tenus pour responsables devant la loi", ajoute le magnat australo-américain, qui a nié devant les députés britanniques toute responsabilité directe dans le scandale des écoutes téléphoniques imputées au tabloïd dominical New s of the World.

"J'ai la conviction intime que notre entreprise sortira grandie. Cela va prendre du temps afin de regagner une certaine confiance mais nous sommes déterminés à nous montrer à la hauteur de nos actionnaires, nos clients, nos collègues et nos partenaires", explique Rupert Murdoch.
Mercredi, c'est au tour du Premier ministre David Cameron d'affronter les députés britanniques, à l'occasion d'un débat extraordinaire à la Chambre des communes consacré à ce scandale qui tient en haleine la Grande-Bretagne depuis près de deux semaines. (Tim Castle, Olivier Guillemain pour le service français)

Il n'est pas pour autant sorti d'affaire : la branche australienne de New s Corp va devoir répondre à toutes les questions susceptibles de lui être posées en Australie en raison du scandale des écoutes téléphoniques imputées au tabloïd New s of the World en Grande-Bretagne, a déclaré mercredi le Premier ministre australien, Julia Gillard.

"Quand il y a un débat important à l'étranger, quand des gens ont eu leur téléphone piraté, quand on voit des gens en deuil devoir affronter tout cela, alors je pense que cela doit nous conduire à poser des questions ici dans notre pays, des questions au sujet de New s Ltd et il est évident que New s Ltd a la responsabilité de répondre à ces questions lorsqu'elles lui seront posées", a dit Julia Gillard lors d'un déplacement en Nouvelle-Galles du Sud.
Les Verts, qui déterminent l'équilibre du pouvoir au Sénat australien, réclament une enquête parlementaire sur la législation sur la presse à la lumière du scandale qui ébranle le Royaume-Uni, et Julia Gillard soutient l'idée d'un débat sur ces questions.

Le Premier ministre australien s'est toutefois refusé à tirer hâtivement des conclusions sur le comportement du groupe de Rupert Murdoch.

Plusieurs ministres reprochent depuis des mois à New s Ltd un traitement partial de l'information au détriment du gouvernement travailliste minoritaire. Le ministre des Communications, Stephen Conroy, a accusé cette semaine le groupe de presse de faire campagne pour "un changement de régime".
News Ltd contrôle 70% de la presse australienne en termes de lectorat.

Le patron de New s Ltd, John Hartigan, a démenti la semaine dernière toute campagne intentionnelle contre le Labour, parlant d'une couverture agressive mais juste de l'actualité.

Il a également réfuté "tout lien entre les événements au Royaume-Uni et nos activités en Australie". (Rob Taylor, Bertrand Boucey et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

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