La loi anti-Amazon va "renchérir un peu l'accès à la culture" (Romain Voog)

Par Laszlo Perelstein  |   |  284  mots
Le patron d'Amazon France estime que l'adoption de la loi "impacterait le lecteur".
Le patron d'Amazon France estime que si le projet de loi est adopté, le site de commerce en ligne devra réviser ses prix à la hausse.

Moins de 10 jours après que le Sénat a voté à l'unanimité pour le projet de loi visant à réduire l'avantage concurrentiel du géant américain dans le marché du livre,  le patron d'Amazon France, Romain Voog, a vivement critiqué l'initiative sur RTL. 

Pour Voog, la loi qui doit prochainement être examinée en seconde lecture par l'Assemblée nationale avant son adoption définitive, n'est pas "un reflet de la réalité" et "impacterait le lecteur" car elle "renchérit un peu l'accès à la culture".

Le projet de loi prévoit que dans le cas d'un livre expédié à l'acheteur le vendeur ne pas cumuler à la fois le rabais autorisé de 5% et la gratuité des frais de port. Une mesure qui contraindra à "vendre un petit peu plus cher", déplore le président d'Amazon France, qui a insisté sur la "complémentarité" entre les librairies traditionnelles et le site de commerce en ligne. 

Création d'emplois

Une mesure contre-productive donc pour Romain qui estime qu'il faut "reconnaître [la] contribution [d'Amazon] à l'économie française" :

 "On ne peut pas ne pas être satisfait d'une création de 5.500 emplois directs en France."

L'argument de la création d'emplois est régulièrement mis en avant par d'Amazon. Lorsqu'en novembre un reportage de la BBC critiquait les conditions de travail dans les entrepôts, l'entreprise s'était défendu de la même façon, arguant avoir créé plus de 5.000 emplois au Royaume-Uni.

Fin juin, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti avait appelé Amazon à «payer ses impôts » en France, estimant que le montant des impôts de l'entreprise américaine ne correspondait pas à son chiffre d'affaire réalisé dans l'Hexagone.