Etats-Unis : une fois encore, Amazon s'évite la création d'un syndicat

Une trentaine de salariés d'Amazon ont rejeté mercredi soir la création d'un syndicat qui devait leur permettre de protester contre leurs conditions de travail. La direction a mené un lobbying intense contre le projet.
Au terme d'un mois de lobbying, les employés d'Amazon aux Etats-Unis ont renoncé à un projet de syndicat.

21 contre 6. Le résultat du vote qui a eu lieu mercredi soir dans le Delaware, à Middletown, est sans appel. 27 techniciens, parmi lesquels des électriciens, machinistes et ingénieurs qui étaient insatisfaits de leur condition de travail, étaient appelés à voter à propos d'un projet de syndicat soutenu par l'International Association of Machinists and Aerospace Workers, un syndicat américano-canadien.

Important turnover

Selon Businessweek, qui rapporte les propos d'un porte-parole du syndicat, John Carr, ce vote avait été planifié il y a un mois, en raison de protestations contre la faiblesse des opportunités de promotion ou l'important turnover des dirigeants.

"La proportion de votes est le reflet évident que l'efficacité des stratagèmes employés par Amazon et son cabinet d'avocats", a estimé le syndicaliste. "Vu la pression intense à laquelle les salariés ont du faire face, c'a été une bataille difficile tout le long."

Intense lobbying

Amazon a en effet embauché le cabinet Morgan, Lewis & Bockius pour mener une campagne visant à expliquer pourquoi l'entreprise était opposée aux syndicats. Parmi les messages portés lors de ce mois de lobbying intense, assure un employé pro-syndicats qui préfère rester anonyme, celui expliquant que les syndicats en général étaient nocifs pour les Etats-Unis.

Des affirmations qui ont provoqué des dissensions bruyantes et tranchées parmi les employés, précise-t-on de même source. Les velléités de créer un syndicat chez l'entreprise de commerce en ligne remontent au début du XXIe siècle. Les conditions de travail "éprouvantes" y sont régulièrement mises en cause.

Businessweek rapporte que les managers d'Amazon sont chargés depuis 2000 et un premier projet de création de syndicat à Seattle, d'expliquer la forte opposition de l'entreprise au syndicalisme, dans le cas où des publications syndicales seraient introduites dans l'entreprise.

"Connexion directe"

De son côté, l'entreprise s'est félicitée du résultat du vote. Mary Osako, porte-parole d'Amazon, a déclaré :

En votant contre une représentation tierce aujourd'hui, nos employés ont fait clairement savoir qu'ils préféraient être en connexion directe avec Amazon. C'est la façon la plus efficace de comprendre les demandes et les besoins de nos employés, et d'y répondre.

L'entreprise de Jeff Bezos, propriétaire depuis l'été 2013 de l'iconique journal américain, le "Washington Post", a dépassé les 60 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2012.

 

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Commentaires 3
à écrit le 16/01/2014 à 14:15
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"Parmi les messages portés lors de ce mois de lobbying intense, assure un employé pro-syndicats qui préfère rester anonyme, celui expliquant que les syndicats en général étaient nocifs pour les Etats-Unis." Ce n'est que la pure vérité. Les français o...

le 16/01/2014 à 15:17
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Il vous faut aller travailler comme salarié dans des boites comme Amazon, pour profiter des avantages ...

le 17/01/2014 à 15:51
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Que la CGT soit néfaste, ça semble souvent le cas. Qu'ils soient attirés par l'argent, c'est un peu rapide... Certes, la plupart ne sont pas des flèches, mais le pouvoir, le fait de s'opposer pour se donner l'impression d'exister, une certaine ca...

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