« Les métropoles French Tech pourront rivaliser avec Londres, Berlin voire New York et San Francisco ! »

Par Delphine Cuny  |   |  563  mots
Fleur Pellerin, la ministre à l’Economie numérique, a lancé ce jeudi l’initiative de labellisation des villes ayant un écosystème de startups de niveau international. L’Etat investira 200 millions d’euros dans des programmes d’accélération privés sur ces territoires.

« Faire de la France une Startup République dans la course mondiale à l'innovation » : c'est l'espoir, et le vœu formulé par Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l'Innovation, au PME et à l'Economie numérique, devant les acteurs du secteur qu'elle avait conviés ce mercredi soir à Bercy. Elle espère même « que ce soit dans notre pays que les prochains Google naissent et se développent ! » Pour aller au-delà de l'incantation, la ministre a lancé l'initiative French Tech, qui prend désormais forme : elle a annoncé ce mercredi l'appel à labellisation de quelques « Métropoles French Tech » qui auront « demain, toutes les armes pour rivaliser avec Londres, Berlin, Stockholm, Helsinki mais aussi, rêvons un peu, New-York, Boston ou San Francisco ! » Un nombre limité de villes sera retenu afin de constituer « une équipe de France des écosystèmes numériques métropolitains », afin de créer « une dynamique collective », au-delà de Paris, vitrine et capitale de cette future « Startup République. » L'Etat investira 200 millions d'euros dans des incubateurs privés sur ces territoires labellisés, dans le cadre des investissements d'avenir, en s'appuyant sur BpiFrance.

La Halle Freyssinet de Paris comme étendard international

« Pas de fracture territoriale pour l'innovation » martèle la ministre. Ces quelques villes - dix maximum a priori, dont Lyon, Lille et Nantes devraient faire partie - devront avoir, selon le cahier des charges de labellisation, « un écosystème numérique ayant une taille critique et un dynamisme remarquable » (sur des critères de chiffre d'affaires, de nombre de startups créées, d'emplois, de levées de fonds, etc), ainsi qu'un « réseau d'acteurs publics et privés foisonnant, concentré, efficace », « un portefeuille de programmes d'accélération » de startups, portés par des acteurs privés, et un « environnement urbain favorable, lisible et attractif à l'international », notamment la présence d'un « bâtiment-totem emblématique », à l'image de la future Halle Freyssinet de Paris, que Xavier Niel, le fondateur de Free, compte transformer en « plus grand incubateur du monde. » Les métropoles French Tech auront accès aux ressources de la Halle Freyssinet, qui sera « l'étendard international et le point de ralliement national de la French Tech », mais aussi à des subventions (15 millions d'euros au total) sur appels à projets pour des opérations d'attractivité internationale et des projets de « fablabs », ces espaces ouverts de conception et de prototypage avec imprimantes 3D.

La « culture de l'échec »… et du rebond à Bercy

La French Tech a aussi désormais son logo, issu des contributions de la consultation des acteurs du secteur : un coq rouge stylisé. Ainsi qu'une plateforme web d'échange, développée par l'Inria et Netvibes : les deux premières communautés thématiques ouvertes portent sur les objets connectés, sous l'impulsion d'Eric Careel (Withings, Sculpteo), et sur la programmation, « coder pour décoder » (Déborah Elalouf du site Tralalere). La French Tech, qui était représentée en force à Las Vegas, au salon de l'électronique grand public, avec « 40 startups soit 20% de l'ensemble des startups toutes nationalités confondues », aura aussi son club à Austin au festival très tendance South by Southwest. Fleur Pellerin a également annoncé que la prochaine conférence FailCon sur la culture de l'échec, du risque et du rebond, se tiendrait à Bercy même, en avril prochain… Et la ministre de répéter que « Oui la France est pro-business, pro-innovation, pro-entrepreneur ! »