Après Altice, Michel Combes rebondit chez l’américain Sprint

Par Pierre Manière  |   |  536  mots
Michel Combes avait démissionné d'Altice et SFR suite à la dégringolade du groupe en Bourse. (Crédits : DR.)
L’ancien DG d’Altice et PDG de sa filiale SFR vient d’être nommé directeur financier du quatrième opérateur mobile des Etats-Unis.

Il n'aura pas mis longtemps à retrouver un poste à sa mesure. Michel Combes, l'ex-DG d'Altice et PDG de sa filiale SFR, vient d'être nommé président et directeur financier de l'opérateur mobile américain Sprint, a annoncé jeudi le groupe dans un communiqué. Le dirigeant français, « sera responsable de la conduite des opérations financières, de la stratégie et de la transformation continue des coûts », précise l'opérateur, qui s'est récemment lancé dans un vaste plan d'économies. Michel Combes devient ainsi le numéro deux du groupe, derrière Marcelo Claure, son PDG depuis trois ans. « C'est un défi excitant et une opportunité unique pour aider à diriger une entreprise distinguée en plein redressement historique », a commenté le dirigeant français, qui prendra ses fonctions ce vendredi.

A 55 ans, Michel Combes poursuit ainsi sa longue carrière dans les télécoms. Diplômé de Polytechnique et de l'Ecole nationale supérieure des télécommunications (ENST, devenue Télécom ParisTech), il a par le passé travaillé chez France Télécoms (Orange), Télédiffusion de France ou encore Vodafone, dont il fut directeur général pour l'Europe. Plus récemment, en 2013, il a notamment pris la tête d'Alcatel-Lucent. S'il a réussi à redresser l'équipementier télécoms alors en grande difficulté, avant de le vendre à son rival finlandais Nokia, Michel Combes n'a pas hésité à supprimer 10.000 postes au sein du groupe. Depuis cet épisode, le dirigeant s'est ainsi forgé une réputation d'implacable chasseur de coûts.

Un marché américain en ébullition

En 2015, Michel Combes est finalement nommé directeur général d'Altice, le groupe de télécoms et de médias du milliardaire Patrick Drahi, et PDG de SFR. Mais confronté aux mauvais résultats de l'opérateur au carré rouge - qui ont provoqué la dégringolade de sa maison-mère en Bourse -, ainsi qu'à des dissensions avec certains dirigeants, il a été finalement été poussé vers la sortie mi-novembre.

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Chez Sprint, Michel Combes va retrouver un marché américain des télécoms en ébullition. Ces derniers années, les rumeurs de rapprochement entre Sprint, numéro quatre du mobile au pays de l'Oncle Sam, et T-Mobile US, le numéro trois, sont notamment allées bon train. Fin 2017, les deux groupes sont même arrivés à un accord de principe pour se marier, et ainsi donner naissance à un géant capable de rivaliser avec les deux leaders du secteur, AT&T et Verizon. Mais faute d'entente sur les termes d'un rapprochement, les deux groupes ont renoncé à fusionner.

Quoi qu'il en soit, Masayoshi Son, le patron du géant nippon Softbank, la maison-mère de Sprint, trouve depuis longtemps son costume de quatrième opérateur mobile trop étroit aux Etats-Unis. Outre un mariage avec T-Mobile US, des rumeurs sont aussi allées crescendo, ces derniers mois, concernant une possible fusion avec Charter Communications, le numéro deux américain du câble. Autant de dossiers brûlants qui ne manqueront pas d'occuper Michel Combes.

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