Le concours i-Lab, voie royale pour accéder à des fonds européens - Lactips (3/3)

Plusieurs lauréats au concours français ont bénéficié de son effet de levier pour attirer les investisseurs mais aussi pour obtenir des fonds du programme de recherche et d'innovation européen, Horizon 2020. A la clé : un passage à l'industrialisation. Exemple avec Lactips.
Marie-Hélène Gramatikoff, grand prix 2015 et co-fondatrice de Lactips.
Marie-Hélène Gramatikoff, grand prix 2015 et co-fondatrice de Lactips. (Crédits : Gilles Coulon)

En pleine crise sanitaire, Lactips a bouclé, le 7 mai 2020, une nouvelle levée de fonds de 13 millions d'euros. Une prouesse pour la start-up, co-fondée en 2014 par Marie-Hélène Gramatikoff et Frédéric Prochazka. Et ce n'est pas la seule à l'actif de la jeune pousse ! « Nous avons rencontré nos premiers investisseurs lors de la cérémonie de remise des prix i-Lab, se souvient Marie-Hélène Gramatikoff, grand prix 2015. Le premier apport du concours est vraiment la confiance. Nous étions deux personnes à l'époque et nous avons réussi à lever 1,2 million d'euros ! ». Des moyens qui ont permis de faire avancer le projet technologique - la création d'un plastique sans plastique, à base de caséines, biodégradable et hydrosoluble. « Nous avons beaucoup progressé, et en 2018, nous avons levé 3,7 millions d'euros. Et nous nous sommes une fois de plus appuyés sur la réputation d'i-Lab. Une synergie vraiment positive », dit-elle.

Sur orbite avec l'Europe

Entre temps, Lactips a également levé des fonds auprès de l'Europe, dans le cadre du programme Horizon 2020 (H2020), destiné à épauler les projets technologiques innovants en Europe et la commercialisation des produits sortis des laboratoires. Lactips a en effet reçu, en 2017, une subvention (Instrument PME phase 2) de 1,5 million d'euros. Un concours réputé difficile... « Et nous l'avons eu du premier coup !, se félicite Marie-Hélène Gramatikoff. Cela nous a vraiment mis sur orbite et nous a permis, en facilitant la mise en place de notre centre de développement, de changer de braquet. D'ailleurs, les investisseurs ont toujours noté nos progrès, réalisés grâce à i-Lab et au fonds H2020 », dit-elle.

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De fait, Lactips n'a cessé de se développer. La société a noué plusieurs partenariats avec de grands groupes internationaux, dont l'Allemand BASF. Et elle travaille actuellement au déploiement d'un nouveau site de production de 2 500 m² pour le début de l'année 2021, avec une montée en puissance progressive de ses capacités de production, afin d'atteindre environ 10 000 tonnes de matière produite annuellement d'ici 2025. « Notre produit, qui apporte une réponse aux enjeux environnementaux, est plébiscité par les consommateurs comme par les industriels. Et la crise sanitaire a montré l'intérêt du plastique pour la protection », dit-elle. Prise de conscience, réglementation européenne pour lutter contre les déchets plastiques, volonté, depuis la crise du coronavirus et la contraction des activités économiques, de miser sur une reprise qui sera respectueuse de l'environnement : les astres sont alignés pour Lactips.

Et, logiquement, la société, basée à Saint-Jean-Bonnefonds, près de Saint Etienne, a des ambitions planétaires. « Mais nous allons nous concentrer sur l'Europe et le Japon pour commencer », tempère Marie-Hélène Gramatikoff. D'ailleurs, si BASF Venture Capital fait partie de son tour de table (depuis l'augmentation de capital de 2018), le fonds d'investissement dans l'innovation du Japonais Mitsubishi Chemical y est entré lors de la levée de fonds de mai 2020.

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Le développement industriel de Lactips est aussi marqué par des recrutements. De deux personnes à ses débuts, la société compte aujourd'hui plus de 45 salariés. Et a l'intention de recruter encore à l'avenir. Des ingénieurs, toujours, mais aussi des commerciaux, des spécialistes des process industriels, de même que des caristes ou autres pour l'usine. « Nous basculons vraiment dans une entreprise productive », se réjouit Marie-Hélène Gramatikoff. Le but, en somme, du concours i-Lab et d'H2020...

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