Un tandem gagnant pour Wizama

Franck Botta, le fondateur de la start-up Wizama, qui révolutionne l'expérience utilisateur dans les jeux vidéo et de société, a trouvé en Alexis Garavaryan, créateur d'un fonds d'investissement spécialisé dans ce secteur, le partenaire idéal pour se déployer - à la suite de son grand prix au concours i-Lab 2018.
(Crédits : DR)

De Rennes, où est basée Wizama, la start-up créée au début de l'année 2017 par Franck Botta, à Hong Kong, l'un des terrains d'action de Kowloon Nights, le fonds d'investissement d'Alexis Garavaryan, il n'y a qu'un pas, vite franchi par l'entrepreneur.

En effet, à la suite de son succès au concours i-Lab, en 2018, Franck Botta, concepteur de SquareOne, une console interactive qui combine jeux vidéo et jeux de société, a contacté Alexis Garavaryan, à la tête d'un fonds d'investissement spécialisé qu'il a créé pour agir dans ce secteur. « Lorsque j'ai obtenu le Grand Prix, je me suis mis en quête d'un parrain, et je souhaitais être épaulé par un professionnel qui connaissait aussi bien l'univers des jeux vidéo que les techniques de levées de fonds », explique l'entrepreneur rennais. « J'étais ravi mais aussi étonné, au point que j'ai proposé à Franck une liste alternative de noms pour son parrainage », se souvient Alexis Garavaryan en souriant. Mais pas question pour Franck Botta de changer d'avis : Alexis Garavaryan, qui s'est forgé une solide expérience dans l'Internet et les jeux vidéo, chez Ubisoft, d'abord, à Paris, puis Montréal, et ensuite chez Xbox, à Redmond, dans la banlieue de Seattle, aux Etats-Unis, et enfin, au sein de l'entreprise chinoise Tencent, à Palo Alto, en Californie, et à Shenzhen, en Chine, pour finalement monter son fonds d'investissement spécialisé dans ce secteur, est le parrain idéal pour Wizama.

« Mon but, en lançant Kowloon Nights, est d'accompagner des entreprises spécialisées dans les jeux vidéo, de même que d'identifier très tôt des studios prometteurs », explique-t-il. Et Wizama répond effectivement à ces deux critères. « Le projet de Franck Botta est vraiment spécial, au sens où il a pour ambition de faire évoluer le jeu de société traditionnel en créant une console qui interagit avec des cartes, des pions et des dés connectés, bref, c'est tactile et digital. Je vois un vrai potentiel à l'échelle de la planète pour ce produit, remarque Alexis Garavaryan, et je peux aussi aiguiller Wizama sur le choix des contenus ». La seule chose que le fondateur de Kowloon Nights ne sait pas faire, avoue-t-il, c'est la fabrication de la console...

Une France très attrayante

« Nous avons quand même une grande complémentarité », s'empresse d'ajouter Franck Botta. D'ailleurs, depuis qu'il s'est adjoint les conseils de son parrain, le fondateur de la start-up a franchi plusieurs étapes. D'abord, un prototype de console a été conçu, et l'entrepreneur, un ingénieur de formation qui a fait ses classes dans les services vidéo à la demande et le multimédia dans de grandes entreprises, a déposé une demande de brevets pour protéger le concept à l'international. Ensuite, il a contacté des designers, dont les jeux pourront être adaptés à la console. Aujourd'hui, il travaille avec des éditeurs et des studios de création - qui pourraient devenir des partenaires à l'avenir... « Et Alexis connaît bien de grands éditeurs, de quoi nous en faciliter l'accès », ajoute Franck Botta. Autant dire que l'apport d'Alexis - « qui a été rapide et efficace », indique le concepteur de la console - va au-delà de simples conseils. « Alexis va nous permettre de grandir plus rapidement », estime l'entrepreneur rennais.

« Il y a de nombreuses entreprises dynamiques en France, qui méritent d'avoir un succès international, relève pour sa part Alexis Garavaryan, et il faut investir en France ». Pour ce professionnel, en effet, la France a toutes les qualités pour figurer en bonne place dans l'atlas mondial des pays innovants. « Elle a quantité de talents, en particulier dans l'industrie des jeux vidéo, qui allient la technologie et l'art, les aides gouvernementales sont nombreuses, les salaires sont compétitifs et la politique d'immigration pour accueillir des professionnels étrangers est elle aussi très bien pensée », énumère-t-il. Il ne reste plus qu'à tordre le cou à de vieilles perceptions qui donnent à l'Hexagone une image « de pays contraignant ». Au contraire, « la France est un pays vraiment très attrayant », insiste-t-il. Et Alexis Garavaryan a bien l'intention de faire passer le message aux investisseurs, d'où qu'ils viennent.

Un souhait : rester basé dans l'Hexagone

Cela tombe bien, puisque Wizama s'embarque désormais dans une opération de levée de fonds... Car si la dotation de plus de 500 000 euros que la start-up a reçu pour son Grand Prix au concours i-Lab a été fort utile, il s'agit maintenant d'obtenir des fonds supplémentaires pour fabriquer et commercialiser. « C'est l'autre facette d'Alexis qui est importante, précise à cet égard Franck Botta. Il sait ce que les investisseurs attendent ». Alexis aide donc le start-uppeur à préparer soigneusement son dossier, en vue d'une levée de fonds dans les mois qui viennent. « Il faut être très au point, d'autant que la fabrication du hardware est très intensive en capital et comporte des risques qui peuvent rebuter les investisseurs », explique le fondateur de Kowloon Nights. « Et devant des investisseurs, on a en général 30 minutes pour convaincre, sans deuxième chance... », ajoute-t-il. Mais Alexis Garavaryan est confiant. Dans son carnet d'adresses figurent les noms d'investisseurs prestigieux, venus d'un peu partout dans le monde, et son but est « de trouver un investisseur réputé pour mener le tour de table afin de faciliter la levée de fonds », avance-t-il.

L'objectif de Wizama est de lever d'abord 4 millions d'euros, pour ensuite drainer un montant supérieur. « Nous avons déjà reçu beaucoup de marques d'intérêt de la part d'investisseurs français et étrangers, mais je souhaite que Wizama garde un ancrage fort en France », précise toutefois Franck Botta. En conséquence, il cherche à impliquer un fonds européen sur les prochains tours de table, afin de ne pas risquer, comme cela se produit souvent, un déménagement hors de l'Hexagone, afin de se rapprocher d'un gros investisseur étranger. Alexis Garavaryan, qui croit fermement au potentiel français, aurait du mal à aller contre, même si le jeune investisseur a « une vision mondiale » et cherche des financiers sans se préoccuper des frontières.

Une fois la levée de fonds réussie, puis la fabrication et la commercialisation de SquareOne et de ses contenus lancées, c'est dans le monde entier que Wizama pourra se déployer. D'autant que la start-up, présente au CES de Las Vegas cette année, s'y est faite remarquer, en remportant l'Innovation Award dans la catégorie gaming. « Notre console était à côté de celle de Microsoft, se souvient avec satisfaction Franck Botta, et nous avons eu de bons retours de fabricants et d'éditeurs ». Au point d'entamer de premières discussions pour d'éventuels liens... Wizama semble donc avoir un destin tout tracé : celui de porter haut les qualités techniques et artistiques de la France - cette fameuse French Touch - à travers le monde.

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